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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 16 Là où tombent les anges

Keep Watching the Skies! nº 16, janvier 1996

Maurice G. Dantec : Là où tombent les anges

nouvelle de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Il est certain que cela va devenir un "collector", pensez-donc une nouvelle de SF dans l'emballage de la "Série noire". L'intrusion de la SF dans la SN n'est pas nouvelle mais avec Maurice Dantec, c'est la première fois qu'elle prend autant d'importance.

Dans cette nouvelle “édifiante”, Dantec s'autoparodie et parodie les genres SF et policier. Nous sommes en 2045. Un spécialiste en informatique qui s'est baladé sur le Net, a fait de la prison et travaille comme détective privé pour une boite privée est chargé par un vieil ami de faire une fausse carte d'identité pour une jeune femme née dans l'espace et nantie de pouvoir spéciaux. La jeune femme poursuivie sème la panique dans un quartier de Paris et notre héros se fait arrêter.

Rien de bien nouveau sous le soleil, mais le texte pourrait être intéressant s'il était traité de manière fine. Hélas notre écrivain qui dispose d'une culture d'apparence phénoménale en profite pour nous livrer tous les clichés, tous les poncifs, tous les trucs éculés qui firent les beaux jours de la Série Noire… sans la moindre touche d'humour et avec des leçons de philo, de morale, de politique qui, incorporées aux situations vécues par le héros, sont d'un ridicule fini… On a le sentiment de lire les dialogues du doublage d'un western années 50 où il fallait faire avec un accent ou des expressions stéréotypées.

Pourquoi avoir laissé passer un tel texte qui, sans vraie analyse, présente une société dont on ne voit que les flics, les truands et quelques marginaux style années 70, société apocalyptique sans raison ; un texte qui semble avoir été écrit pour rendre hommage à la Série Noire, à la SF, et parler de l'ex-Yougoslavie (par ordre d'apparition) ? Il reste à à espérer que l'auteur se soit fait plaisir… et que les lecteurs n'aient pas pris pour argent comptant cette piteuse imitation de William Gibson.