KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Kââ : Et puis les chiens parlaient…

roman de Science-Fiction, 1998

chronique par Éric Vial, 1998

par ailleurs :

Un étudiant prolongé et fauché, une île du Pacifique comme héritage inattendu, avec beaucoup d'argent en prime pour aplanir toutes difficultés matérielles, des tueurs dans un Chinatown californien, un rafiot, des morts, un colonel japonais oublié depuis 1945 et dont on se fera une idée au vu de la couverture, quelques simplifications aussi, quant à la sexualité des Asiatiques mâles, qui rendent peu compréhensible la démographie de cette partie du monde. Cela fait un roman d'aventure un peu rétro, un peu décalé dans le temps, comme on en aurait lu il y a désormais deux générations, au temps où le Pacifique n'était pas l'ex-futur centre du monde, mais faisait rêver d'exotisme, entre un Blake et Mortimer (mais Jacobs était plus imaginatif) et un des premiers Buck Danny (pour les atolls et les palmiers).

Évidemment, il y a tout de même un peu de SF là-dedans. Avec les chiens du titre, titre qui vend la mèche d'entrée, d'autant que toute l'affaire se résume à lui. On pourrait imaginer quelques développements, quelques surprises ; il n'y en a pas. À part la transcription d'aboiements donnant des phrases anglaises, réécrites d'ailleurs pour une meilleure compréhension, et qui peuvent amuser. C'est léger. La modestie de l'auteur lui a fait écrire que c'était sa « première incursion dans la Science-Fiction ». Cela se sent. Son immodestie lui a fait ajouter « Et quelle incursion ! ». On ne sera pas aussi affirmatif. Et aucune amnésie n'est nécessaire pour oublier un texte de professionnel, correctement huilé, mais dont l'apport est epsilonique.

Éric Vial → Keep Watching the Skies!, nº 29-30, août 1998

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