KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Terry Pratchett : la Face obscure du soleil

(the Dark side of the sun, 1976)

roman de Science-Fiction

chronique par Noé Gaillard, 1998

par ailleurs :

Une quête initiatique à partir d'un calcul de probabilité. Le jeune Dom Sabalos, de la planète Reverseau, va parcourir le monde stellaire dans des conditions plus ou moins extravagantes, pour découvrir l'origine des extraterrestres qui ont laissé des tours un peu partout, les Jokers. Mais le calcul de probabilité annonce aussi sa mort pour le jour de son anniversaire. Avec l'aide de son maître Hrsh-Hgn, un Phnobe philosophe et lui aussi à la recherche des Jokers, il découvrira l'océan monde, s'évadera de la planète Banque informatique, une gigantesque boule de silicium, et finalement rencontrera les Creapii, qui cherchent à découvrir le sens de l'univers et, en tant qu'extras très éloignés d'une configuration humaine, veulent comprendre le sens de la vie.

Pratchett est un enchanteur. On l'imagine cultivé et curieux de tout, et on apprécie sa capacité à transformer toute information en sujet de littérature. Oserai-je dire qu'il me fait penser à Jack Vance (la Geste des Princes-Démons) avec plus d'humour… pardon, un humour plus proche de notre aujourd'hui que celui de Vance. Sur des données simples : un jeune prince condamné à mort décide de partir à la recherche du secret de l'univers, il greffe une réflexion philanthrope et imagine des mondes délirants qu'il sait rendre plausibles — il lui suffit parfois d'une seule petite phrase —, il nous balade à travers un jeu de références tournées avec humour. On ne sait d'ailleurs au bout du compte ce qui importe le plus de cet humour ou de ces références.

C'est sans doute l'ensemble qui donne l'impression de ne pas s'ennuyer un instant, et même celle de se réconcilier avec le genre humain… Les méchants de Pratchett ne sont que des méchants d'opérette du genre de ceux qu'affrontent les super-héros. La lecture de Pratchett est revigorante surtout quand, comme ici, l'auteur est servi par une traduction de haut niveau (due à Dominique Haas)…

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 29-30, août 1998

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