KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Clive Barker : Sacrements

(Sacrament, 1996)

roman fantastique

chronique par Sandrine Grenier, 2002

par ailleurs :

Will Rabjohns est un photographe animalier un peu particulier. Au lieu de prendre de jolies photos d'animaux bien propres et bien portants, il préfère traquer la déchéance, la misère, les dégâts infligés par les hommes, les animaux en voie de disparition. Ainsi se déplace-t-il en Alaska pour photographier les derniers ours blancs, obligés d'aller chercher leur nourriture dans les décharges publiques. Ces derniers ours sont peut-être au crépuscule de leur vie ; ils n'en restent pas moins sauvages et imprévisibles. Et lorsque Will se fait attaquer par une ourse polaire, il est envoyé directement à l'hôpital où il tombe dans le coma. Pendant cette période, Will replonge dans les souvenirs de son enfance, et revit un épisode particulièrement intense : sa rencontre avec un couple étrange, Rosa McGee et Jacob Steep. Plusieurs fois centenaires, et semblant posséder des pouvoirs étranges, ces deux êtres sèment la mort et entraînent Will vers une révélation initiatique qui va bouleverser à jamais sa vie.

À son réveil, Will comprend qu'il lui faut retrouver Rosa et Jacob afin d'achever ce qui avait été commencé, et trouver enfin la paix.

Nous voici encore une fois embarqués à bord de la nef Barker. Mais force est de constater que, cette fois-ci, le vaisseau manque un peu de carburant. Bien sûr, on y retrouve les thèmes chers à l'auteur : la lutte entre le bien et le mal, l'utilité — et la fascination — de la mort et de la souffrance, la place de l'homme sur le grand échiquier, les relations homosexuelles. Mais tout ça est un peu mou et manque de pêche. Si la magie et le fantastique sont présents, ils sont cependant fort discrets, non en quantité, mais en qualité. Les personnages sont falots et montrent peu de caractère — sauf peut-être le couple maudit ? Quant au personnage principal, il est, disons… transparent, et sans grand intérêt. On est très loin de l'éclat solaire que peuvent représenter des romans tels que Secret show, Imajica ou le Royaume des devins ! Contenant finalement assez peu d'action, cette histoire oscille entre des scènes de rêves, des monologues à haute teneur philosophique et des parties de bêtes à deux dos, le tout se succédant avec une régularité qui confine à la monotonie.

Peu de chose finalement à retenir en fermant ce livre, si ce n'est la délicatesse et la justesse du propos, sans concession ni mièvrerie, lorsque Barker aborde des sujets comme les relations entre hommes, le SIDA et la mort.

Sandrine Grenier → Keep Watching the Skies!, nº 41-42, janvier 2002

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