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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 43 la Folie de Dieu 1

Keep Watching the Skies! nº 43, juin 2002

Juan Miguel Aguilera : la Folie de Dieu

(la Locura de Dios)

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Quelques pages en italiques encadrent le récit proprement dit et arraché par l'Inquisition à Ramon Llull. Le religieux savant est parti accompagné du chef des Almogàvers à la recherche de la cité où vivent ceux qui, six cents ans plus tôt, ont sauvé Byzance de l'invasion turque. D'abord un étrange récit de bruit et de fureur, de voyage où s'affrontent des factions rivales, puis la rencontre avec les forces maléfiques, ensuite la découverte de la Cité merveilleuse recherchée, et enfin le combat des forces du Bien contre le Mal. De l'aventure, des renversements de situation et d'alliances, du fantastique et un vague fond de S.-F. (locomotive et rails au début du XIVe siècle), et si tout cela n'était placé sous le signe de Dieu, nous n'aurions qu'une banale suite d'aventures. Mais les pages en italiques qui précisent que le manuscrit a été caché, les interrogations régulières de Llull sur l'existence de Dieu et sa curiosité scientifique placent le “roman” dans une autre catégorie. L'affrontement entre trois civilisations (chrétienne, musulmane et “autre” — on pourrait dire “utopiste” ; voir du côté de Campanella et/ou de Platon) se traduit par la victoire des bons, mais par la continuité des violences entre les hommes pour des questions de pouvoir. Ramon Llull trouve réponse à sa question : Pourquoi la folie du monde ? Pour lui elle réside dans la cité parfaite… découverte dans le désert.

Habile Aguilera qui mêle des questions existentielles à de l'aventure violente et des mythes (Atlantide, Gog et Magog) à la quête de Ramon Llull ! Mais j'avoue avoir eu une impression de gratuité. C'est plaisant, mais peu crédible et surtout on ne voit guère sur quoi cela débouche… Et l'on reste avec sa question : à quoi bon tout ça ? Peut-être les lecteurs espagnols y trouvent-ils leur compte ?

Notes

››› Voir autre chronique du même livre dans KWS 43.