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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 44 Chroniques des terres mortes

Keep Watching the Skies! nº 44, août 2002

Claire & Robert Belmas : Chroniques des terres mortes

recueil de Science-Fiction et de Fantastique ~ chroniqué par Noé Gaillard

 Détail bibliographique dans la base de données exliibris.

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Le prix Alain-Dorémieux est décerné sur manuscrit puisque la récompense consiste en une publication professionnelle. Son jury est renouvelé chaque année, et dans celui qui a attribué le prix aux Belmas on peut lire les noms d'Ayerdhal, François Rouiller et Éric Vial… On ne peut douter un seul instant de leurs exigences et de leur impartialité.

On regrettera le choix d'une couverture médiocre aussi bien pour l'illustration que pour la composition ; l'ensemble donne une mauvaise impression d'amateurisme peu incitatrice à l'achat. L'ouvrage est un recueil de nouvelles qui peuvent se lire séparément mais constituent un tout. L'ensemble présente un monde cohérent dans lequel les hommes désertent la campagne au profit de villes tentaculaires, les hypercités, qui bien sûr le détruisent. Mais, dans le même temps ou presque, de petites communautés se reconstituent à la campagne et parviennent à s'organiser pour vivre paisiblement malgré les inévitables bandes de pillards… Ce qui relie les nouvelles entre elles c'est d'abord le monde dans lequel se situe leur action, c'est ensuite le corps des régulateurs (mi-flics, mi-aventuriers) et c'est enfin un balancement entre S.-F. et Fantastique. Non que les auteurs hésitent dans le choix de leur camp — entre nous, je crois que c'est l'écriture et son plaisir — mais que certaines nouvelles comme "Griselda" ou "les Clans du Delta" peuvent se ranger dans les deux genres, ou alors c'est vous qui décidez de leur appartenance à l'un ou l'autre. C'est à mon avis tout à fait dans l'esprit d'Alain Dorémieux et nullement gênant. En effet l'ensemble tient aussi par une autre des exigences du maître : la qualité de l'écriture. Vous savez, ce long travail de polissage du texte qui fait que le lecteur a beaucoup de mal à quitter ce qu'il lit, qu'il oublie qu'il s'agit d'imaginaire parce qu'il est séduit par des personnages dont le sort lui importe, qu'il oublie encore le côté mélodramatique de certaines séquences…

Nathalie Serval dans la préface-présentation du volume et du Prix indique qu'il récompense une œuvre à venir. Il reste à souhaiter que les Belmas parviennent à soutenir des idées aussi intéressantes dans un style aussi travaillé pour leurs prochaines publications. Il va de soi qu'ils sont un peu attendus au tournant.