Sauter la navigation

 
Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 45 Destins de guerre

Keep Watching the Skies! nº 45, octobre 2002

Stephen Coonts : Destins de guerre

(Fortunes of war)

roman de Politique-Fiction ~ chroniqué par Éric Vial

 Chercher ce livre sur amazon.fr

Paru originellement chez Albin Michel en 1999 puis repris au Livre de poche, ce roman relève de la production standard et standardisée, à qualité contestable mais tout à fait constante, d'un spécialiste des histoires d'avions de combats, d'affrontements planétaires, de politique fiction élémentaire, de suspense efficace, de narration longuement nerveuse, de dilemmes de conscience à base d'amitié virile, à peine esquissés et résolus immanquablement au plus grand bénéfice de l'honneur et de la patrie. Le public, qui existe, très manifestement n'est ni trahi ni volé, et nul n'est en droit de se plaindre.

Par ailleurs, on est effectivement en pleine politique-fiction, avec un pouvoir japonais ultranationaliste tentant de s'emparer de la Sibérie, une aide militaire américaine aux Russes, lesquels ont à leur tête un président nommé Stolypine, tout aussi modernisateur que son homonyme historique, et apparemment moins adepte de l'usage intensif du gibet. Cela suffirait pour une notule. Mais ce qui la justifie vraiment dans un fanzine, ce sont, après les remerciements de l'auteur, ceux du traducteur, un certain Bernard Blanc. Qui vont à trois personnes, dont « deux qui [lui] sont chères » : « Le capitaine de frégate Patrick Lebas, chef du groupement aviation du porte-avions Charles de Gaulle, à Brest, et Angela Kincaïd, spécialiste des missiles à l'Air force, à Colorado Springs ». Remerciements qui n'auraient rien d'extraordinaire si les fans les plus chenus ne se souvenaient des vociférations, excommunications, protestations et autres parades de pureté idéologique du traducteur, chantre de la “nouvelle Science-Fiction politique française” il y a quelques années et déjà quelque deux décennies [1] . On lui donnera acte d'une note de bas de page rappelant l'accident nucléaire de Palomares en 1966. Et du fait qu'il faut bien vivre. N'empêche, tempus fugit, disaient les anciens. Et Philippe Meyer, il y a peu, aurait ajouté : « Nous vivons une époque moderne ».

Notes

[1]  Qui participait par exemple aux manifestations contre l'extension du camp militaire de Canjuers, sorte de (plus petit) Larzac en Provence — NdlR.