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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 46 Mars heretica

Keep Watching the Skies! nº 46, janvier 2003

Claire & Robert Belmas : Mars heretica

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard

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En lisant le titre j'ai pensé à Anaïs Nin — célèbre diariste et féministe américaine auteur d'un Venus erotica — et puis en voyant les dédicataires je me suis trouvé — malgré Julia Verlanger — bien loin du compte. Après le Chroniques des terres mortes, bien accueilli et réussi, on les attendait un peu au tournant. Et ils nous prennent par les sentiments. Stefan Wul, B. R. Bruss et F. Richard-Bessières ! Bien des nostalgiques, et une bonne partie de ceux qui ont appris à lire de la S.-F. grâce au Fleuve noir, ont dû se sentir remués jusqu'aux tréfonds de l'espace — pardon, de l'âme. Qui vénère et reconnaît ces auteurs ne peut être totalement méchant — pardon, mauvais…

Même prévenu, et en me demandant s'il s'agissait d'une pochade, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire qui relevait plus pour moi du Philippe Randa — Peter, c'était le père — que d'une S.-F. parodique ou décalée.

Je n'ai rien contre les poncifs ou les super héros, encore faut-il qu'ils me fassent rire ou qu'ils servent à une analyse du monde intéressante. Là, si les Belmas explorent les pouvoirs religieux, le rôle des femmes, la puissance de l'argent ou des sociétés secrètes, des extraterrestres et autres résistants, c'est d'une manière tellement superficielle que leurs idées se suicident en images et aventures style Mission impossible (John Woo et Tom Cruise), avec un vieux fond de James Bond pour certains poncifs sur la trahison ; ou s'achèvent en apothéose style la Porteuse de pain et autre Roger la Honte dans notre plus pur style “mélo”, le tout entrecoupé de scènes érotiques dans lesquelles les amants parviennent à des extases “paradisiaques” — ce dont se passaient fort bien les vieux Fleuve Noir.

Certains lecteurs nourris au Star wars, le lait des étoiles, se souviendront sans doute avec émotion de leur premier Belmas, dont la chute leur rappellera la fin mi-Cannes mi-Hollywood de l'Empire contre attaque. J'avoue pour ma part que j'aurais préféré m'offrir pour quinze euros de bons vieux Bruss, Wul ou Verlanger (qui signait Gilles Thomas au Fleuve noir). Il me semble qu'aujourd'hui on peut écrire de l'aventure échevelée de manière plaisante et agréable, tout en donnant à réfléchir.

Notes

››› Voir autre chronique du même livre dans KWS 47.