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Keep Watching the Skies! nº 47, août 2003

Olivier Paquet : Structura maxima

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Je pense que beaucoup d'entre nous, lecteurs, ont leurs auteurs préférés, ceux qu'ils attendent avec impatience ou au tournant avec un préjugé critique. Pour moi, cet Olivier Paquet, dont les nouvelles honnêtes n'avaient encore rien de transcendant, et qui venait se glisser avec un premier roman aux côtés des Barbéri, Berthelot et autre Houssin faisait un peu figure d'intrus, et ma lecture n'allait pas être indulgente — d'autant moins qu'il se référait à Marinetti qui, quelque part, est d'aussi sinistre mémoire que le Benito dont il fut colistier. J'avoue avoir plus d'affinités côté Durruti et Dada. Fin du préambule.

Mises à part quelques phrases dont les tournures me semblèrent pour le moins maladroites (« À la fin, bien que suant sang et eau, Paolo parvient à son but. » : utilité du "bien que" ?), j'ai trouvé les personnages plaisants mais un peu trop entiers (aussi bien les gentils que les méchants ; malgré des apports de nuances, le manichéisme de l'histoire ne passe pas inaperçu) ou fort naïfs (le héros a une vision de la femme très singulière, qui traduit plus les intentions dramatiques de l'auteur qu'une vraie personnalité). Alors que l'on croit l'histoire achevée, on tombe dans une aventure de poupée russe. Vous trouvez l'ouverture et en voilà une autre, plus étroite, d'esprit bien sûr, plus figée et menaçante. L'histoire s'achève effectivement, sur la réunion des deux structures, et la paix, ce qui signifie changement de mode de vie…

On notera que la transfuge du mauvais système, celle qui visite et connaît le monde du héros est très libre de ses mouvements pour une femme vivant dans un monde où la femme est “objet”. Et Marinetti dans tout cela ? Il en reste au moins l'apologie de la guerre et de la vapeur — vous avez dit steampunk ? Fin du développement.

J'espère que l'on aura compris que je ne fais pas une mise à mort. Assassiner Paquet serait montrer trop de bienveillance à l'égard de certains autres qui n'en méritent pas tant — je vous laisse chercher des victimes. Non, on se félicitera de l'avoir vu publier rapidement un premier roman, et on attendra le suivant avec d'autant plus d'impatience et de sévérité qu'il aura bénéficié à la suite du premier d'un grand nombre de remarques toutes des plus profitables (?!). Vous vous devez de vous faire une idée avant le prochain. Fin de la conclusion.