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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 48 les Ombres de Wielstadt

Keep Watching the Skies! nº 48, janvier 2004

Pierre Pevel : les Ombres de Wielstadt

roman de Fantasy ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Wielstadt est une grande ville protégée par un dragon immense. Nous sommes en 1620, quelque part dans la vallée du Rhin. Le chevalier Kantz vient de remplir une mission pour les Templiers, et rentre chez lui en recueillant une petite fée et après avoir chassé un démon qui tyrannisait la propriétaire d'un de ses amis étudiant. Pendant ce temps, un autre homme entre en ville en jouant de son invisibilité. Puis des mercenaires qui vendent le produit de leurs rapines sont assassinés et déposés dans un cimetière. L'homme à l'invisibilité leur redonne vie et laisse à leur chef un peu plus de possibilité d'indépendance.

À partir de cet instant, le chevalier Kantz va plus ou moins assister le lieutenant de police, qui est de ses amis, car une série de meurtres est commise toujours sur le même modèle de violence aveugle, celle des mercenaires zombies ou goules. Bien sûr il s'agit de la vindicte d'un individu livré et tué vingt ans plus tôt et qui, s'il parvient au bout de sa vengeance, pourra retrouver sa place parmi les vivants. Force reste tout de même aux bons, au Bien.

On aura remarqué que l'histoire ne brille pas par son originalité. En revanche elle est captivante et l'on peut penser que l'auteur — qui signa des jeux de rôles et sait tenir le lecteur en haleine — se prépare une longue carrière. Ce qui rend ce roman captivant, ce n'est pas la résolution de l'intrigue, c'est la présence de personnages secondaires attachants qui donnent de l'épaisseur au héros sans perdre de la leur. Ainsi Kantz entretient avec sa gouvernante des rapports singulièrement conflictuels, le chef des mercenaires assassiné prend trop de libertés avec les ordres, etc. Et nous devenons spectateurs d'un jeu de rôles, spectateurs car l'auteur décrit ce qui se passe devant ses yeux et de manière frontale, comme au théâtre. Imaginez une action au centre de la scène et tout autour d'elle une multitude de saynètes toutes plus passionnantes les unes que les autres, et qui de temps à autre se mêlent à l'action centrale sans doute pour éviter qu'on l'oublie… ou que l'on s'attache au “mauvais” personnage, ce qui peut arriver puisqu'il est vivant et tout en nuances… Imaginez aussi que cela puisse faire le scénario et le découpage d'une BD réussie.

Attention, voici un auteur à suivre.