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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 48 le Printemps des loups

Keep Watching the Skies! nº 48, janvier 2004

Sylvie Huguet : le Printemps des loups

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Alors que tous les humains se réfugient dans les villes, qui bien sûr sont de plus en plus aseptisées et interdites aux animaux et à la nature — même la nourriture se prépare en circuit fermé —, Cédric, le héros, dirige un zoo situé en dehors de la Ville où il vient prendre presque clandestinement livraison de nourriture pour ses pensionnaires. Parmi ces derniers des loups, auxquels Cédric voue une grande admiration. Et un jour toutes les machines qui procuraient aux hommes le bien-être urbain s'arrêtent, les villes deviennent des déserts et Cédric est contraint de chasser avec ses loups sur les territoires où vivent et renaissent quelques bêtes sauvages. Tout irait bien pour Cédric et son chien si quelques survivants de ce qui a plongé la civilisation dans le chaos ne survenaient pour imposer leur façon de voir. Ils ont annexé un coin de ville et Cédric les aide, il fait même un enfant à une des femmes du groupe. Mais ces “hommes-nouveaux” ont gardé leurs vieux préjugés et quand il commence à faire trop faim ils entrent en compétition avec les cycles naturels et se heurtent aux loups de Cédric.

Conflit entre le solitaire et le groupe, entre le naturel et l'artificiel, entre violence et non-violence qui aboutit à la victoire de Cédric et de ses loups — on apprendra ainsi que ledit Cédric a laissé se propager l'Épidémie qui l'a rendu “maître des loups”.

Impossible de ne pas penser, même brièvement, à Ravage, le roman du si décrié René Barjavel — le genre d'auteur qui vous fait mettre au pilori pour avoir eu le concernant un jugement tout en nuances —, donc impossible aussi d'échapper à une impression de “déjà lu” autant pour ce qui est de la paranoïa des humains, que du combat anthropomorphiste visant à redonner à Dame Nature un peu du pouvoir que nous lui contestons. Impossible d'échapper à cette part de “romantisme” occidental qui, sous prétexte que nous sommes coupables, nous propose des rédemptions irréalistes. Impossible à moins d'accepter ce type de roman comme un exercice de style préparatoire à quelque chose de plus abouti, de plus travaillé, de plus original… Malgré quelques faiblesses, Sylvie Huguet me semble un auteur à suivre.