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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 49 l'Envoûtée

Keep Watching the Skies! nº 49, juillet 2004

Kim Wilkins : l'Envoûtée

(the Infernal)

roman fantastique ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Lisa Sheehan, jeune musicienne, vivote sans trouver d'amour. Puis un tueur se met à assassiner de façon horrible des fans de son groupe et elle va avoir des “visions”, à se retrouver dans un autre monde. Celui du xviie siècle où, jeune veuve frustrée et éducatrice de sa nièce Mirabel, elle est la proie d'un homme qui va l'envoûter et lui faire commettre certains actes de sorcellerie. Le même homme qui épouse Mirabel. Au xxie siècle elle assiste au mariage de sa meilleure amie, femme naïve qui épouse un cadre réservé et tristounet. Puis son amie disparaît et Lisa, persuadée qu'il y a un rapport entre cette disparition et ses “rêves” vient les raconter au commissariat, où personne ne la croit excepté un jeune étudiant qui l'aidera malgré la jalousie du guitariste soliste de son groupe. Dans le même temps une boîte de disque les signe… Et Lisa voit apparaître des stigmates sur son corps.

Roman prenant, sans doute par le savant dosage et le rythme des séquences mais sans surprise. On retiendra en revanche la force des personnages, ces deux femmes, celle du xviie comme celle du xxie, que leur “singularité” de veuve ou de célibataire rend à la fois vulnérables et solides. Si l'on ne peut raisonnablement parler d'écriture féminine on ne peut nier que certains auteurs féminins savent mieux “réussir” leurs personnages femmes. Ici Kim Wilkins “réussit” les deux amis hommes de la Lisa du xxie en les montrant “passionnés”, jaloux un peu comme nous avons tendance à imaginer les femmes. Quant au sorcier, au méchant jouisseur qui se complaît dans la violence sadique, le sexe et le sang il est d'abord perçu comme monstre ce qui l'autorise à un comportement psychologique particulier qui s'auto-justifie. En fait Wilkins oppose un comportement “rationnel” et féminin à un comportement “irrationnel” et masculin, et ça passe. Ce qui tendrait à prouver — si le besoin en persistait — que ni les femmes ni les hommes n'ont le monopole de la raison…