Sauter la navigation

 
Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 50 Sabriël

Keep Watching the Skies! nº 50, janvier 2005

Garth Nix : Sabriël

(Sabriel)

roman de Fantasy

 chercher ce livre sur amazon.fr

chronique par Noé Gaillard

Le titre, qui correspond au nom du personnage principal, sa consonance, de même que la couverture (face de démon aux yeux rouges) et le texte de la quatrième de couverture : pas de doute, il s'agit de Fantasy.

Deux mondes s'opposent ici par l'intermédiaire d'une jeune fille, Sabriël, d'un chat et du jeune Gwynplaïn, d'une part, et d'autre part de Kerrigor, l'affreux prince corrompu qui veut dominer les mondes. Mais avant de “sauver le monde”, Sabriël veut sauver son père enfermé quelque part dans un des neuf plans de la mort. Son père est l'Abhorsen qui défend le monde des vivants, c'est-à-dire qui empêche les morts-vivants de l'envahir. Le monde des vivants périclite depuis que Kerrigor a tué pour régner. Gwynplaïn, son ami, s'est laissé piéger. Mais Sabriël va le libérer du sort qui le retient. Kerrigor a abandonné son corps physique dans le monde des vivants ; Sabriël, Gwynplaïn et le chat (qu'un sortilège attache à l'Abhorsen et qui se métamorphose dans certains cas en entité terrifiante) vont essayer d'empêcher qu'il parvienne à le réintégrer. Rassurez-vous, grâce aux vivants, Kerrigor sera — momentanément — vaincu .

J'avoue préférer les Aventures d'Alice au Pays des merveilles, cela me semble moins banal que cet éternel combat du Bien et du Mal. Un Bien et un Mal qui n'existent que parce qu'on nous le dit. Pourquoi le comportement des morts-vivants est-il toujours agressif ? Est-ce de notre faute ? Ceux qui veulent le pouvoir sont-ils plus méchants, plus mauvais que ceux qui s'y accrochent ? Ce qui m'ennuie dans ce genre de roman, c'est l'absence d'analyse, de réflexion sur le pouvoir, les raisons de le prendre et/ou de le conserver. Tout y est figé dans des rôles conventionnels et le lecteur prisonnier de la spirale des combats d'esprits ou d'entités avec ou sans palier de repos, de décontraction. Au théâtre on appelle ça la Commedia dell'arte et c'est censé faire rire, amuser le spectateur ; et s'il est évident que cela est joué avec sérieux, il va de soi que ce qui est montré ne l'est pas. Qu'en pense le lecteur de Fantasy qui voit le héros triompher, difficilement peut-être, et donner l'impression qu'il n'y a que son Bien qui compte ?

Si vous aimez vous détendre et en même temps avoir des sueurs froides suivez les aventures de Sabriël.