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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 52 le Dernier vœu

Keep Watching the Skies! nº 52, novembre 2005

Andrzej Sapkowski : le Dernier vœu

(Ostatnie życzenie)

roman de Fantasy

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chronique par Noé Gaillard

L'auteur bénéficie d'une grande audience dans son pays, et les aventures de son personnage Geralt de Riv ont été adaptées au cinéma, à la télévision, en BD et en jeu de rôles. Intéressant et posant, à mon sens, une bonne question : le lecteur polonais, qui semble aussi aimer — si l'on en croit la quatrième de couverture — Stephen King et Michael Crichton, a-t-il les mêmes goûts que le lecteur français ? Autrement dit ce qui se vend en Pologne peut-il se vendre en France ? Si je me fie à une connaissance toute relative du milieu de l'édition : on ne vend les droits d'un livre pour une publication en poche que lorsque celui-ci a été amorti dans sa première édition. Cela voudrait dire que l'édition 2003 s'est bien vendue… et l'on peut en conclure que le lectorat français au moins pour cet auteur s'accorde avec le lecteur polonais.

Reste à savoir pourquoi. D'une part il s'agit de Fantasy, genre plus lu que la S.-F. D'autre part il s'agit d'un héros solitaire, tueur à gages — dans le bon sens, il s'attaque à des monstres —, un sorceleur. Le genre d'homme que l'on appelle au secours par crainte et que l'on s'empresse d'oublier parce qu'il rappelle qu'on a eu peur ou que l'on a été lâche — souvenez-vous : le Train sifflera trois fois et le petit joueur de flûte.

S'il ne s'agissait que de cela, Sapkowski ne serait qu'un auteur banal racontant plus ou moins les mêmes “aventures et poursuites” que les autres… en s'inspirant — un peu comme il le fait ici — des contes et légendes d'ailleurs. Mais Geralt de Riv est en quête de quelque chose non pour le bien de l'humanité — sur laquelle il aurait beaucoup à dire — mais pour lui. Il cherche son amour perdu, et la part d'humain que ses pouvoirs occultent. Il cherche à comprendre, il nous apitoie sur son sort et devient attachant. C'est sans doute pour cela qu'il touche et séduit deux lectorats. On peut à un certain âge prendre ses malheurs à notre compte et se croire rejeté par une société mesquine. do ce livre risque de vous ennuyer un peu, à moins que vous ne le lisiez au second degré en quête des mécanismes d'écritures et des emprunts.

Bonne Quête.