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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 57 Tutto don Camillo

Keep Watching the Skies! nº 57, août 2007

Giovanni Guareschi : Tutto don Camillo

nouvelles partiellement fantastiques et en partie inédites en français

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chronique par Éric Vial

Ce n'est pas tout à fait récent, tout le monde connaît et cela ne relève pas de ce qui intéresse KWS.

Voire.

Certes cette édition intégrale date de près de quatre ans, mais le temps qu'elle traverse les Alpes… Ensuite, en France on sera peut-être étonné de se rappeler qu'avant d'être une série de films, don Camillo a été une série de livres — le premier, le Petit Monde de don Camillo, a même été le best-seller absolu des années 1945-1955 en France. Et étonné d'apprendre qu'avant ces livres, il y avait des nouvelles, des contes, trois cent quarante-six en tout publiés de 1946 à 1966, et dont beaucoup sont inédits chez nous.

Et parmi ces nouvelles — qui sont loin de représenter toute la production de l'auteur, mais c'est une autre histoire —, on trouve de loin en loin des choses susceptibles de nous intéresser ici. Pas côté S.-F. : quand il est questions de “naufragés de l'espace”, c'est parce qu'une bande de malfrats coincent nuitamment le curé, le maire et quelques autres dans les avions de la fête foraine. Mais côté Fantastique.

Avec des histoires de fantômes. Des fantômes d'enfants, en particulier : enfant mort écrasé sur la route parce qu'il fuyait la colère de son père et qui revient longtemps après, parce que le responsable n'en peut plus, l'emmener avec lui sur cette même route pour l'éternité ; fantôme d'enfant mort d'une logeuse désagréable, et qui ne voulait en aucun cas louer à une famille nombreuse, se mêlant aux neuf enfants de la locataire installés clandestinement ; enfant noyé dans le fleuve auquel son père lègue tout de même, comme aux autres, une partie de ses terres, emportées par une crue du même fleuve quand le testament est ouvert. On pourrait ajouter des moulins flottants fantômes, quelques chiens persécuteurs de l'homme qui a tué leur maître, ou le spectre d'un homme sans tête enterré depuis des lustres et qui terrorise le village après que l'histoire a été racontée en chaire par don Camillo, tant et si bien que ce dernier, pour mettre fin à la psychose collective, décide de “trouver” un crâne, avec une demi-pièce ancienne dont l'autre moitié sera glissée dans la tombe, mais n'a pas à le faire : Peppone et lui voient le spectre, et en foudroyant un arbre, un éclair met au jour un crâne…

Bien entendu, sur trois cent quarante-six textes, c'est une goutte d'eau dans la mer. Mais ça existe, pour les fanatiques de la complétude. Et cela s'ajoute à d'autres histoires de fantômes situées hors du cadre du Bas-Pays, et même à une uchronie où, fort traditionnellement, l'Axe gagne la seconde guerre mondiale. Il n'est même pas besoin de classer le crucifix qui parle du côté du Merveilleux. Bref, cela valait d'être signalé. D'autant que l'an prochain, en 2008, c'est le centenaire de la naissance de l'auteur. Avec en prime les quarante ans de sa mort, et les soixante de la sortie en Italie du premier recueil d'histoires de don Camillo.