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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 59 éditorial

Keep Watching the Skies! nº 59, janvier 2008

Éditorial : boudin à l'ananas

par Pascal J. Thomas

Pierre K. Rey est décédé à la mi-novembre 2007 à Montréal. J'avais rencontré Pierre en Avignon à la fin des années 1970. L'étagère de S.-F. américaine chez Pierre a été pour moi une autre influence décisive. Pleine de bouquins en anglais, pleines d'auteurs que je ne connaissais pas, pleine d'anthologies de Silverberg, Knight ou Carr. Pierre était un connaisseur encyclopédique de cinéma ; son épouse de l'époque une des fondatrices des cinémas Utopia. J'y ai découvert des films que je n'aurais jamais vus autrement. Merci pour tout, Pierre, pour tous les repas de fête que j'ai partagé avec toi et tes nombreux amis, en Avignon, puis à Perpignan…

Vous connaissez sans doute Pierre K. Rey comme collaborateur à la revue Galaxies, et avant cela comme anthologiste (la série Univers pendant quelque temps, et d'autres volumes thématiques). Auparavant, en 1981, Pierre avait écrit avec ma collaboration la Nouvelle Science-Fiction américaine, aux éditions A&A — merci à Francis Valéry d'avoir impulsé le projet, et à Jean-Daniel Brèque pour la maquette, travail énorme (on retapait tout à la main, à l'époque !) L'ouvrage, bien reçu — même si Stan Barets commenta « un des auteurs écrit avec un râteau, et l'autre avec un bulldozer » — joua un rôle dans la proposition faite à Pierre par Joëlle Wintrebert de reprendre la direction d'Univers.

À l'époque de l'internet, la Nouvelle Science-Fiction américaine est un ouvrage daté, qui a perdu une bonne part de son utilité — mais gardé ses erreurs ! Si vous êtes curieux et abonné à KWS, demandez, et je vous en mets un exemplaire gratuit avec le prochain numéro que j'envoie. Pour tout nouvel abonnement à KWS, j'offre aussi un exemplaire gratuit, dites-le aux amis. Histoire qu'une œuvre (critique) de Pierre K. Rey soit redécouverte par les lecteurs d'aujourd'hui.

De Pierre, je voudrais me souvenir des moments de rigolade, qui étaient nombreux. Un jour que j'étais hébergé chez lui, je cherchais au lever de quoi manger dans le frigo. J'avais dû affirmer que j'étais capable d'ingérer un peu n'importe quoi en guise de petit-déjeuner : on trouva sur les étagères du boudin et de l'ananas, et je me mis en devoir de préparer des œufs au plat avec du boudin grillé, puis de déguster l'ananas en guise de fruit, histoire de faire passer les graisses. Médusé, Pierre raconta souvent par la suite que j'avais mangé du boudin à l'ananas, raccourci qui a peut-être un sens dans la cuisine réunionnaise — qu'en sais-je ? — mais qui l'amusait beaucoup. Plus tard, Serge Delsemme m'apprit que les charcuteries étaient un classique des petits-déjeuners liégeois… Mais Serge n'était pas un modèle diététique, et je m'égare. Retenons de l'anecdote que je pratique avec KWS la même méthode du boudin et de l'ananas : à partir de contributions nécessairement éparses, avec une pincée d'apport personnel, j'essaie de proposer un tout à peu près équilibré, et certainement copieux. Merci aux chroniqueurs de ce numéro, et bienvenue à ceux qui voudront s'y joindre.

Une dernière note acidulée : KWS reste pour l'heure un fanzine papier. Mais sa survie dépend de ses abonnés, et les renouvellements n'arrivent pas vite en ce moment. Si votre abonnement s'achève avec ce numéro, pensez à vous réabonner tout de suite

Courrier

« Je souhaite une bonne et heureuse année 2008 à tous les membres de la confrérie KWS et à son rédacteur en chef.

Continuez d'être curieux, critiques, lucides : faites-moi rester vivant ! »

— Patrick B. (Gers)

Merci ! On aimerait que tous nos abonnés soient aussi fidèles et enthousiastes que vous. — PJT.