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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 60 la Flamme noire

Keep Watching the Skies! nº 60, juillet 2008

Stanley G. Weinbaum : la Flamme noire

(the Black Flame)

roman de Science-Fiction par nouvelles

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chronique par Georges Bormand

Voici une réédition complétée des coupures des éditions précédentes, après traduction par Robert Soubie de la version restaurée de l'œuvre.

Le roman comporte deux parties, la première, "l'Aube de la Flamme", étant toutefois parue comme une prequelle à la seconde partie du roman. Celle-ci raconte comment le héros, exécuté sur la chaise électrique en 1930, ressuscite en se réveillant dans sa tombe plusieurs siècles plus tard, dans un monde dominé par un dictateur absolu, le Maître, qui l'a reconstruit, re-civilisé et conquis après une période de chaos absolu due à la guerre qui a fait disparaître les Anciens. D'abord associé aux révoltés qui veulent se libérer du tyran, il découvrira progressivement que celui-ci tiendrait plutôt du dictateur éclairé dont le monde avait besoin pour sortir du chaos général, et que sa sœur, la Flamme noire du titre, n'est pas la cruelle séductrice et tueuse que présente sa légende, mais une femme malheureuse de rester seule et prête à tomber amoureuse de lui. Comme les autres œuvres de Weinbaum, le roman décrit avec plus d'attention les sentiments et l'évolution des personnages que le contexte scientifique fictif, l'importance des inventions nouvelles et celle des connaissances oubliées que redonne le héros. Ceci explique pourquoi tant la Flamme noire que l'Aube de la Flamme, ancienne aventure sentimentale de l'héroïne, ont été refusés par tant d'éditeurs qui ne voulaient pas publier ce qu'ils ne considéraient que comme un roman sentimental. C'en est un, mais ce n'est pas que cela ; le cadre futuriste joue un rôle actif dans l'histoire et les sentiments des héros, et leurs actes, sont liés au contexte historique. Bref, c'est un roman sentimental de Science-Fiction, sans que l'une ou l'autre caractéristique l'emporte.

La traduction et l'édition de ce volume sont assez réussies, à part à mon avis la couverture (faite à partir d'un dessin de Ron Miller) qui conviendrait à un mauvais Western sentimental, pas à ce roman, car elle ne donne ni indication sur le caractère de l'héroïne, ni indice sur le monde décrit ; et je crois que ni la tête, ni le costume, ne sont conformes aux indications du roman. Où sont les yeux verts plusieurs fois vantés par Weinbaum ? Où sont les tenues futuristes annoncées dans le roman ?

Ceci étant, par rapport aux éditions anciennes et tronquées du "Rayon fantastique" et d'Albin Michel, le progrès est significatif. Un livre à acheter, et à placer dans les volumes de référence de votre collection.