KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Paul McAuley : Cowboy angels

(Cowboy angels, 2007)

roman de Science-Fiction

chronique par Noé Gaillard, 2009

par ailleurs :

Dans un monde parallèle au nôtre, en 1966, la bande à Nixon est parvenue à ouvrir des “portes de Turing” (on supposera qu'il s'agit du même dont le problème [ 1 ] [ 2 ] donne son titre à un livre signé Harrisson/Minsky qui traite des intelligences artificielles). Des portes par lesquelles il est possible de pénétrer dans des univers parallèles. Dans chacun d'eux, elle ne trouve que des variétés d'Amérique du Nord et elle s'empresse de “coloniser”, d'imposer son système politique le plus directement possible. Il s'ensuit quelques combats plus ou moins violents et l'envoi d'espions dormants. Jimmy Carter gagne les élections et décrète la paix ; la Compagnie qui gérait ce fonds de violence est contrainte de rapatrier ses hommes.

Adam Stone pense jouir enfin d'une retraite tranquille, mais il est rappelé pour tenter de récupérer son meilleur ami, Tom Waverly, qui s'est mis dans une mauvaise combine. On impose à Adam la fille de Tom — en l'occurrence elle porte aussi des balises — pour éviter qu'il fasse des bêtises. Et nous voilà partis dans une chevauchée fantastique à travers le temps et l'espace… Avec en fin une première conclusion qui semble en imposer une autre, c'est-à-dire une suite.

Un vrai western dans lequel les mustangs seraient remplacés par les Buick et/ou les 4×4, et les Winchester par des canons sciés ou des 11,43. Un grand jeu de piste violent autour d'idées et de souvenirs que seuls Adam et Tom partagent. Mais au-delà de ces aventures bien menées, McAuley nous propose une petite réflexion insidieuse et sournoise, instillée au compte-gouttes sur le comportement impérialiste — hégémonique ? — des USA. En même temps, il nous demande de ne nous intéresser qu'à ce qui a une valeur certaine, de privilégier les valeurs de travail et de nature, de s'implanter dans le durable, la vraie vie, en l'opposant à la surexcitation artificielle des tueurs (à rapprocher de Glyphes du même auteur). Et bien sûr, il ne nous propose pas la solution, c'est à nous de décider et cela se révèle d'une rare difficulté. Les deux héros sont attachants et l'on aimerait bien jouer un peu les aventuriers avant de prendre du repos.

À lire au moins pour échapper un peu à la routine quotidienne.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 64, novembre 2009

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