KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Robert V.S. Redick : la Conspiration du Loup rouge (le Voyage du ‘Chathrand’ – 1)

(the Red Wolf conspiracy, 2008)

roman de Fantasy

chronique par Noé Gaillard, 2010

par ailleurs :

D'ordinaire, je n'aime ni la Fantasy ni les pavés (toujours l'impression que les cent pages de trop relèvent de l'alimentaire et donc, aussi paradoxal que cela paraisse, du superflu), et je n'en lis que quand je pense disposer du temps nécessaire. Aussi me suis-je débattu avec le poids et l'encombrement que représentent 512 pages de papier épais et le grand format.

Et je n'ai pas eu l'impression de perdre mon temps, loin de là, même si l'on peut considérer que l'exposition est un peu longue.

Pazel Pathkendle, jeune garçon de service sur un bateau (sa mère et sa sœur ont disparu ; son père, un des meilleurs capitaines qui soient, a rejoint l'ennemi), est tout heureux de devoir servir sur le Chathrand, un des derniers grands vaisseaux. Pazel possède le don des langues (il comprend et parle toutes les langues possibles) mais, comme en contrepartie, souffre de céphalées et adopte un étrange comportement quand survient la crise. Il découvre ainsi les incompétences des uns, les conspirations des autres, un, deux, trois mages, tout cela pendant que le Chathrand se rend dans une île où le Prince ennemi doit épouser Thasha, la fille de l'ambassadeur. Thasha est indépendante, elle en veut beaucoup à sa belle-mère, elle sait se battre et ne veut surtout pas se marier.

À part à faire de la copie pour de la copie, je ne vois pas ce que je pourrais vous dire d'autre sans réduire l'intérêt de votre lecture. En effet, une fois que l'auteur a déterminé les caractéristiques des personnages principaux, il peut les impliquer dans n'importe quels actes… pour peu qu'ils soient compatibles avec les données de base. Et encore avec un brin de Fantasy, il peut se payer n'importe quelle fantaisie (imaginez, avec trois mages). Bien sûr, nos héros et leurs amis arrivent à vaincre ces premières conspirations, mais Pazel et Thasha vont devoir affronter d'autres épreuves. L'une le mariage, l'autre empêcher ce mariage et retrouver sa famille. Des épreuves qui semblent plus réalistes, moins aléatoires…

Je vous entends presque (« les ans en sont la cause ») d'ici : « Mais alors comment a-t-il pu lire quelque chose d'aussi conventionnel‥? ».

Parce que je suis un tantinet fleur bleue avec un côté lierre (je m'attache, je m'attache), et que le traducteur (Michel Pagel) semble avoir rédigé en bon français et dans la bonne tonalité, et enfin que l'auteur est parvenu à nous rendre les “gentils” très sympathiques. D'une part, le comportement des méchants est très méchant ; d'autre part, Pazel et Thasha semblent en permanence bousculés et ne doivent leur victoire qu'à la magie.

Alors, l'auteur ayant bien pratiqué son métier avec art et finesse, il ne vous reste plus qu'à accomplir votre plaisant devoir de lecteur…

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 65-66, juillet 2010

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