KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Warren Ellis : Artères souterraines

(Crooked little vein, 2007)

roman policier et de Science-Fiction

chronique par Noé Gaillard, 2011

par ailleurs :

J'ai un faible pour Au diable vauvert. Sans doute parce que cette maison d'édition n'étiquette pas les romans qu'elle publie et oblige au moins à lire la quatrième de couverture pour s'en faire une idée. Pour ce roman, les mots suivants : « Un privé à la dérive », « une version de la Constitution des États-Unis comportant des amendements écrits à l'encre alien invisible » m'ont directement poussé à l'achat et à la lecture séance tenante. Une courte notice sur l'auteur, précisant qu'il avait participé comme scénariste au renouveau de Marvel dans les années 90 pour les séries Fantastic Four et Iron Man, faisait l'emballage cadeau. Seul bémol à mon enthousiasme, la traduction du titre original par Artères souterraines

J'ai dévoré et j'en redemande. Michael, privé à la dérive comme déjà dit, est contacté par le numéro deux étasuniens pour récupérer un livre alien qui permettrait à celui qui saurait le mettre en œuvre de remettre les États-Unis sur le bon chemin, de faire disparaître toutes les perversions qui salissent l'amour. Parce qu'il est au bout du rouleau et qu'il a besoin d'argent, Michael accepte la mission et le voilà sur la trace du livre. Il part à l'aventure en compagnie de Trix, une jeune femme délurée qui fait une thèse sur les perversions sexuelles extrêmes délibérément vécues. Le couple va ainsi traverser l'Amérique et découvrir son état de déliquescence avancée. Michael va non seulement remplir son contrat mais trouver le moyen de sauver le pays et de conserver l'amour de Trix.(1) Le tout raconté avec un humour très British, ou pince-sans-rire si vous voulez, dont je vous propose un exemple (il s'agit du chapitre 3 in extenso, quand Michael dépense une partie de son salaire) :

« Une heure plus tard, je suis entré dans un bar de Bleecher Street et j'ai hurlé : “Allez, cent verres, c'est pour moi ! J'ai dit pour moi, tout seul !”.

» Oh, qu'est-ce qu'ils m'ont mis dans la gueule. »

Étonnant, non ?

Pour ce qui est d'un rapport direct avec la Science-Fiction, j'ai pu relever : un rapport entre Benjamin Franklin et des aliens, une référence intéressante à Alfred Bester (p. 239) et une autre à 2001 : l'odyssée de l'espace. Personnellement, je rangerai ce livre entre Après la déglingue de Ron Goulart (pour le privé déjanté) et Langues étrangères de Paul Di Filippo (pour les perversions avec une touche de Palahniuk), le tout agrémenté d'un zeste de Sheckley (pour l'humour).

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 68, mars 2011


  1. Merci de ne pas vous offusquer de voir la réussite du héros dévoilée. Il va de soi que c'est la chute attendue quand ledit héros est un ringard. Mais ici, ce qui compte c'est la victoire de ce que représente ce héros par rapport au discours tenu par son employeur (p. 251).

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