KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

M.T. Anderson : Interface

(Feed, 2002)

roman de Science-Fiction pour la jeunesse

chronique par Noé Gaillard, 2011

par ailleurs :

Rien en quatrième de couverture ne venant en parler, je ne sais quel a été l'impact de ce roman au moment de sa première parution en France en 2004 dans cette traduction de Guillaume Fournier. En tout cas, il a fallu attendre sept ans pour une édition de poche. Vu l'effet que ce roman m'a fait — à moi qui suis habitué à lire et doté par l'âge d'un cynisme certain —, je comprends que l'on puisse hésiter à le proposer aux pré-ados.

Bref résumé : dans une société américaine où tous les individus sont “interfacés” dès leur plus jeune âge et conditionnés à consommer ou à regarder ensemble des programmes ineptes, les gens ne parlent presque plus ; ils communiquent par interface. Titus rencontre Violet et ils sont victimes d'une attaque terroriste : un individu pirate leur interface et les utilise pour lancer des slogans anti-consommation. Mais Violet, qui a été interfacée plus tardivement que les autres, tombe malade et perd progressivement ses facultés. L'auteur nous présente les réactions de Titus aux tentatives de Violet pour lui faire prendre conscience du monde effrayant dans lequel il vit. En toile de fond, des États-Unis devenus les ennemis du reste de la planète par la faute de leur attitude égoïste — ils détruisent des forêts pour implanter des usines à air…

Par courtes saynètes, par petites touches, il dresse le portrait d'un garçon égoïste et insouciant qui comprend mais trop tard, et d'une jeune fille consciente de tout parce que ses parents l'ont éduquée de manière particulière.

Un roman — à mon sens — fortement réaliste quant aux comportements présentés et d'une rare violence sur le plan des sentiments décrits. Mais très loin de se situer comme le prétend la quatrième de couverture « entre humour noir et émotion ». Émotion sans doute, mais humour noir, rien n'est moins sûr.

Je ne saurais trop vous recommander d'offrir ce livre autour de vous ; il est, à mon avis, de ces romans qui ouvrent les yeux, qui font se poser des questions.

Remarque : ce titre est le cinquième de la collection "Pôle fiction" marqué de l'étiquette “Fantastique”. Sur les cinq, un seul m'a paru nettement plus faible que les autres : Felicidad de Jean Molla. Pour les autres, vous pouvez les offrir sans crainte de rejet.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 68, mars 2011

Lire aussi dans KWS une autre chronique d'Interface par Éric Vial

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