KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Catherine Fisher : Incarceron

(Incarceron, 2007)

roman de Science-Fiction pour la jeunesse

chronique par Noé Gaillard, 2011

par ailleurs :

J'ai l'habitude de couvrir les livres que je veux conserver — pour les protéger et tenter de leur conserver une certaine “fraîcheur”. Mais il m'arrive, par inadvertance, d'en couvrir certains avant de les avoir lus, avoir de savoir si je vais les ranger dans ma bibliothèque ou sur la pile de ceux destinés aux vide-greniers.

Pour ce premier tome de ce qui semble une trilogie — l'auteur en a déjà signé une chez le même éditeur —, la couverture plastique qui le protège des avanies du temps est loin d'être usurpée. Première surprise, c'est un roman violent, sans ces concessions édulcorantes qui rendent parfois un peu mièvres certains romans pour ados. Deuxième surprise, cela se lit à toute vitesse, on dévore et les infos nécessaires à la compréhension s'inscrivent dans l'histoire sans perturber notre lecture ou la ralentir. Troisième et dernière surprise, un des personnages principaux est une prison dont le nom donne son titre au roman.

Bref résumé : nous sommes dans un monde manifestement post-cataclysme où seuls les “Sapienti” ont le droit de chercher et d'apprendre. Le reste du monde vit selon le Protocole, qui interdit tout recours à des machines modernes (machine à laver, téléviseur, éclairage électrique, etc.), est figé dans un style xxviie et est gouverné par une reine. Celle-ci est veuve d'un roi qui a eu un enfant d'un premier lit, Gilles, et qui lui en a fait un autre, Caspar. Caspar doit épouser Claudia, la fille du directeur de la prison. Dans cette prison, sous les yeux rouges qui circulent partout, c'est la loi de la jungle, mais une légende veut qu'un certain Sapphique se soit évadé. Finn est un prisonnier différent, qui souffre de crises qui lui font voir des choses. Claudia ne veut pas épouser Caspar et déteste son père ; elle préfère la compagnie de Jareg le sapient, qui l'éduque. Les prisonniers ne croient pas qu'il existe un extérieur à leur geôle et Claudia ne sait où se trouve la prison.

Un monde riche, des personnages violents et d'abord en quête d'eux-mêmes et qui osent se comporter égoïstement. J'ai eu l'impression de me promener dans un China Miéville. Attention, cette remarque n'est en rien réductrice du roman, bien au contraire. Je crois que l'on peut dire que tous les personnages sont attachants parce qu'ils mentent, trichent et que l'on peut les prendre pour de grands enfants. Ils ont des attitudes d'enfants-adultes ou à l'inverse d'adultes infantiles et colériques. Bien sûr, la suite nous donnera sans doute les réponses nécessaires aux questions posées dans ce volume mais elle offrira aussi plus de place aux comploteurs contre l'ordre établi, qui n'ont fait que montrer le bout de leur nez. Elle fera mûrir les jeunes gens fougueux sans imposer de leçons de morale.

Si vous ne savez qu'offrir pour Noël…

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 69, juin 2011

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