KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Olivier Paquet : les Loups de Prague

roman de Science-Fiction, 2011

chronique par Noé Gaillard, 2013

par ailleurs :

Je sais, cela fait presque une éternité que ce roman est paru, mais d'une part je n'ai pas beaucoup vu de critiques ou de commentaires à son sujet, et d'autre part, ne serait-ce que parce que son auteur a obtenu un prix pour son premier roman, il me semble que ces loups méritaient mieux qu'un certain silence… Vous me direz qu'il y a tellement à lire que l'on ne peut s'occuper de tous. Justement, plutôt que de consacrer une heure ou deux à quelqu'un qui n'en a pas besoin, peut-être serait-il plus judicieux de traiter en priorité ceux qui se distinguent.

Olivier Paquet se distingue par sa rareté. Par le soin qu'il met à son écriture. Il fait partie de ces auteurs dont on se doute qu'ils ont travaillé, peut-être beaucoup, mais dont les efforts ne sont pas perceptibles. Une écriture fluide donc au service d'un récit complexe sur les jeux de pouvoir. Complexe car les chapitres un, trois, cinq et sept comportent des retours en arrière (huit ans avant l'histoire en cours) qui expliquent la situation présente et laissent préfigurer l'avenir.

Vàclav Matransky est journaliste et veut absolument rencontrer Miroslav Vlk, le Maître des Loups. La rencontre a lieu et Vàclav suit les actions des Loups, pénètre dans leur “intimité”. Les coups de boutoir des attentats vont faire capituler la ville. Mais les acteurs ne sortiront pas indemnes de ce qu'ils ont osé entreprendre. Une violence sensuelle anime tout le roman et l'on sent bien qu'Olivier Paquet prend du plaisir à écrire. Les aspects purement politiques du roman s'effacent, à mon sens, derrière l'affectivité des personnages. Comme si les sentiments humains étaient plus forts que toutes les stratégies. Il y a de l'action dans ce roman et les états d'âme des protagonistes s'intègrent à cette action, ils ne viennent pas ralentir le rythme et nous ennuyer.

J'espère qu'Olivier Paquet n'a pas été stoppé dans son élan par le silence critique à propos de son roman et qu'il est sur le point de nous en livrer un troisième que nous saurons accueillir comme il le mérite.(1)

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 72, août 2013


  1. Voir les chroniques du Melkine [ 1 ] [ 2 ].

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