KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Olivier Paquet : Bleu Argent

roman de Science-Fiction pour la jeunesse, 2014

chronique par Noé Gaillard, 2016

par ailleurs :

Une couverture qui tire l'œil et une information en quatrième de couverture qui devrait vous inciter à lire et à offrir ce livre : on nous apprend qu'il est question de la rencontre des deux légendes, Origine et le Melkine, qui ont alimenté la trilogie de l'auteur. Et il me semble que nombre d'auteurs devraient suivre l'exemple d'Olivier Paquet : se chercher de jeunes lecteurs qui pourront ensuite se passionner pour le reste de son œuvre.

Sur le monde baptisé Poéia (deux anneaux emmêlés en suspension dans l'espace), Joris, orphelin, aime observer les étoiles et ne rêve que d'intégrer le Melkine ; Lyzia, conteuse, rêve d'accéder à l'anneau supérieur et de devenir Trameuse, créatrice d'histoires. Tous deux observent le satellite Bleu Argent qui tourne autour de Poéia depuis un siècle. Mais tout se détraque. Lyzia est emportée et ne sera pas Trameuse, Joris n'est pas admis sur le Melkine et le Bleu Argent se pose sur l'anneau du bas. Les deux jeunes gens qui fuient le Silence (la police de Poéia) découvrent que le satellite portait un homme qui se dit ancien du Melkine revenant sur sa planète et ayant en partie perdu la mémoire. S'en suivent de nombreuses péripéties au cours desquelles on va apprendre comment fonctionne la planète, comment les humains ont pratiqué l'Expansion et comment est né le Melkine. C'est passionnant et l'on a parfois le sentiment de se trouver dans les romans d'un autre auteur de l'Atalante, je veux parler d'Ursula K. Le Guin. Olivier Paquet a bien compris qu'appliquer les recettes des conteurs ne suffit pas à intéresser le lecteur ; il faut de l'âme au roman, de l'émotion ― pas du mélo ou du larmoyant ―, du vécu qui donne au lecteur des surprises et qui en même temps alimente son imagination et lui offre à penser. Une sorte de poésie en prose. Et cela passe par des personnages attachants qui combattent des personnages plus bêtes que méchants.

Une bonne approche d'une SF plus ambitieuse. Une bonne langue maniée avec finesse.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 77, février 2016

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