KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

François Pernot ; Éric Vial : Présages, prophéties et fins du monde, de l'Antiquité au xxie siècle

actes d'une journée d'étude organisée au château de La Roche-Guyon le 10 novembre 2012, 2014

chronique par Éric Vial, 2016

par ailleurs :

Il n'est certes pas de très bonne règle de parler d'un ouvrage que l'on a codirigé, et dans lequel on a commis le texte qui parle le plus de ce qui intéresse KWS. Mais d'une part, est-on jamais mieux servi que par soi-même ? Et d'autre part, rien n'empêche le lecteur de considérer le présent compte rendu comme un publireportage : il y en a tant dans la presse, présentés ou non comme tels.

Par ailleurs, le château où a été organisée la journée d'étude servant de base à ce volume a quelque rapport avec la Science-Fiction, puisque c'est le décor du Piège diabolique d'Edgar P. Jacobs. Et le prétexte de la journée apparaîtra en comparant sa date à quelques souvenirs : ce devait être le dernier colloque, ou l'un des derniers colloques, avant la fin du monde, même si l'on attend toujours, fort heureusement. La SF proprement dite est directement représentée par "Qu'est-ce que j'y gagne", une nouvelle de 1996 traduite par moi depuis longtemps, traduite aussi entre-temps dans Science-Fiction magazine (nº 10, juin-juillet 2000), et dont Luca Masali avait autorisé la publication : une fin de l'univers en forme de pochade, de canular, mais fort radicale. Elle l'est aussi, comme indiqué plus haut, par un article d'une quarantaine de pages sur "les Fins du monde telles que la Science-Fiction les annonce", qui tente d'être une mise en perspective historique sur le long terme, et d'accumuler assez de notes de bas de page pour faire sérieux. Hélas. Pour le reste, le lecteur curieux de choses circonvoisines, ou moins circonvoisines à ce qui nous intéresse ici, trouvera des articles sur les récits du Déluge dans leurs versions mésopotamienne, biblique et coranique (Véronique Grandpierre), les prophéties sur la fin du monde chez les actuels zoroastriens (Claudine Gauthier), les comètes dans le monde ancien (Giusto Traina), les juifs et la fin des temps au bas Moyen-Âge, « entre espérance messianique et désespoir face au réel » (Claire Soussen), les représentations et les censures de l'Apocalypse à peu près aux mêmes époques et leur censure (Laurence Ciavaldini-Rivière), la position de l'Église catholique romaine (Enrico Cattaneo, texte emprunté avec son autorisation à la Civiltà cattolica), les calendriers mayas et ce qui s'ensuit (Gérard Grunberg), l'“horloge de la fin du monde” de Chicago entre Guerre froide et urgences environnementales (Jenny Raflik-Grenouilleau), des plaisantins prétendant prédire l'Apocalypse à partir du traitement informatique des données, et oscillant entre secte new age et pompe à fric (Cecilia Calheiros), et la fabrication d'une prophétie, autour d'une actuelle mystique libanaise (Emma Aubin-Boltanski).

On le voit, ce n'est pas tout à fait tout à fait ce qui nous intéresse habituellement ici. Mais ce n'en est peut-être pas, par endroits, si loin. Et puis, comme indiqué plus haut, on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Et en plus, à simplement énumérer les thèmes, je me retrouve sensiblement moins long que d'ordinaire. Alors…

Éric Vial → Keep Watching the Skies!, nº 77, février 2016

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