Marc Soriano : Portrait de l'artiste jeune
essai suivi des quatre premiers textes publiés de Jules Verne, 1978
- par ailleurs :
Pour compléter sa biographie de Jules Verne, récemment parue, c'est un véritable travail chirurgical auquel Marc Soriano s'est livré dans Portrait de l'artiste jeune. S'attaquant à certaines parties anatomiques de l'œuvre, quatre textes parus pour la première fois dans le Musée des familles, entre 1851 et 1852, il les dissèque avec le faisceau laser de la lecture psychanalytique. Reprenant aussi un certain nombre de données historiques et sociologiques de l'époque, Soriano s'attache à démontrer avec la rigueur du monomane comment elles sont partiellement à l'origine de la gestation des Voyages extraordinaires. Ainsi l'amour des États-Unis que confirme Ray Bradbury dans une belle postface, et la recherche du père sublime. Mais il dégage aussi l'importance du fait journalistique dans la conception globale de l'œuvre. Braqué sur l'actualité la plus immédiate, Jules Verne, cherchant avant tout à être le témoin de la transformation scientifique de la société, a établi très tôt un type de connivence entre le public et lui, même si, sous le corset du style, il dissimulait des calembours à faire rougir Freud lui-même.