José Carlos Somoza : la Théorie des cordes
(ZigZag, 2006)
roman de Science-Fiction
- par ailleurs :
La Science-Fiction contamine la gent littéraire. D'une part, il y a ceux qui, comme Bernard Werber ou Jean-Christophe Ruffin, n'affirment pas qu'ils en écrivent mais s'y livrent avec un retard de soixante-dix ans. De l'autre, ces écrivains qui, comme José Carlos Somoza, subissent la fascination du renouveau. Déjà, dans l'excellent Clara et la pénombre, Somoza nous décrivait un monde ou la femme peinte existait en tant qu'œuvre d'art. Avec la Théorie des cordes, il aborde de front un thème de SF. En supposant que les particules qui composent notre univers ne soient pas “des petites boules” mais des “cordes”, une noria de physiciens s'enferme dans une île pour ouvrir les cordes du temps et regarder le passé. Mais cette vision provoque un “Impact” dont les conséquences sont fatales pour les rêves et pour la survie des participants. Dommage que Somoza s'essouffle après cent cinquante pages éblouissantes pour verser dans un polar psychologique qui sent le procédé. Car il n'atteint pas la subtile virtuosité d'un Arturo Pérez-Reverte. La Science-Fiction est affaire d'engagement. Soit l'écrivain s'y investit, avec ses risques excitants, soit il retrouve ses distances, tout nu devant une histoire qui se banalise.