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Gérard Klein : préfaces et postfaces

Robert Reed : Chrysalide

Imaginaires sans frontières • Visions futures, février 2002

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Lorsque j'ai découvert la Jungle hormone, le premier roman de Robert Reed que je lisais, j'ai ressenti la petite vibration prévenant un éditeur qu'il vient de tomber sur un texte notable et sur un auteur à suivre. [Couverture du volume]La qualité du roman m'a même engagé brièvement sur une fausse piste. Ce ton me rappelait celui du Robert Silverberg des débuts. Ce professionnalisme, et surtout cet humanisme, cette sympathie de l'auteur pour ses personnages, cette attention aux détails qui les caractérisent et qui à la fois les distancient et les rapprochent du Cosmos, ce ton si rare dans la Science-Fiction américaine et qui se rapproche de la meilleure Science-Fiction européenne, bref, tout cela m'a un instant laissé croire à une mystification dans le style de celle de Romain Gary. Pour un auteur au faîte de la gloire, réapparaître sous un domino et triompher une deuxième fois, quel défi séducteur !

Mais non, Robert Reed existait bien. Il avait déjà publié un premier roman et des nouvelles. Né en 1956, dans l'État du Nebraska où il réside toujours et où il est, de son propre aveu, le seul membre de l'Association Américaine des Auteurs de Science-Fiction (SFWA), marié et désormais père de famille, il a commencé sa carrière d'écrivain assez tardivement au moins pour les États-Unis, à trente ans, en remportant le grand prix du Writers of the future contest, financé par la Fondation L. Ron Hubbard derrière laquelle se profile l'ombre sulfureuse de la scientologie [1] . L'année suivante, il publie son premier roman, the Leeshore, demeuré inédit en français, puis en 1988 la Jungle hormone [2] .

J'ai publié par la suite presque tous ses romans, mais non tous pour des raisons sur lesquelles je reviendrai et j'ai fini par le rencontrer à Nancy, à l'occasion des Galaxiales de l'an 2000. Il avait l'allure d'un jeune homme mince, tout en nerfs, qui soignait sa ligne et sans doute son souffle en courant dès qu'on lui laissait trois minutes.

Si j'ai renoncé à publier the Remarkables (1992), c'est parce que j'ai trouvé ce roman trop statique. Pour d'autres raisons, an Exaltation of larks (1995) m'a dérouté. Peut-être influencé par l'Attrape-cœur de J.D. Salinger, ce roman logé sur un campus envahi par des extraterrestres déguisés m'a semblé relever davantage du réalisme magique que de la Science-Fiction, et difficilement intelligible par le lecteur français. Pour ce qui est de Marrow (2000), je dois avouer avoir été surpris par la sécheresse de l'intrigue et l'inhumanité, surprenante sous la plume de cet auteur, de personnages qui, à force d'être pratiquement immortels, en deviennent des abstractions. La critique américaine a du reste été relativement sévère à l'endroit de ce dernier roman [3] . Notons qu'il intègre des nouvelles publiées antérieurement, "les Rémoras" [4] et "Marrow" qui méritent pleinement l'attention.

Ces quelques réserves n'entament en aucune manière l'admiration que je porte à Robert Reed. Il a, à mon sens, plus renouvelé la façon d'envisager la Science-Fiction qu'aucun auteur ces dix dernières années. Mieux qu'aucun écrivain, sauf peut-être Silverberg avant lui, il a tiré parti de l'héritage de la littérature générale et en quelque sorte établi un pont entre elle et la Science-Fiction, qui ne véhicule pourtant aucune ambiguïté. Il y a chez Reed quelque chose d'un John Steinbeck ou d'un William Saroyan dans l'art d'écrire simple à propos de petites gens. Ray Bradbury en son temps en avait retenu un lyrisme minimaliste. Reed me semble plus profond, meilleur psychologue. Comme personne, sauf peut-être Theodore Sturgeon, il sait camper des personnages d'enfants ou d'adolescents différents, ainsi dans le Lait de la chimère et dans le Voile de l'espace [5] . Il affirme lui-même, dans l'entretien publié par Galaxies, lire aujourd'hui surtout de la littérature dite générale, William Faulkner, John Updike et Ann Tyler.

Malgré son talent et sa virtuosité, Robert Reed n'a pas encore conquis outre-atlantique, la place qui lui revient. En le déplorant, John Clute dans l'article qu'il lui consacre dans son Encyclopedia of Science Fiction (1995), explique la chose par le fait que Reed aurait omis de produire ces séries qui permettent au public américain de reconnaître la marque de fabrique d'un auteur. Ce qui n'est plus le cas puisque, répondant peut-être à Clute, Reed a donné une suite au Voile de l'espace dans Béantes portes du ciel [6] .

Clute signale peut-être que Robert Reed ne se répète guère. Chacun de ses romans représente un nouveau défi. Pour ne parler que de ceux traduits en français, la Jungle hormone est un roman noir projeté dans l'avenir glauque du cyberpunk. Le Lait de la chimère esquisse une prospective de l'éthique appliquée aux modifications génétiques chez l'être humain. La Voie terrestre renouvelle le thème des univers parallèles et soulève la question de la relativité du bien et du mal. Le Voile de l'espace dépeint l'Amérique profonde et les croyances singulières qui peuvent s'y loger. Et même Béantes portes du ciel qui lui fait suite traite autant de la paranoïa politique (parfois justifiée) que du contact avec d'autres espèces intelligentes dans un esprit voisin du film Men in black.

Cependant cette diversité mieux accueillie ici qu'aux États-Unis, en particulier par l'excellent critique du Monde, Jacques Baudou, qui fut l'un des premiers à la signaler et à la saluer, recouvre une unité profonde au travers de trois propriétés originales.

Selon la première, un lien discret, presque mystique, fait se rejoindre la quotidienneté en apparence la plus banale et l'ordre du cosmos. Cela est net dans le Voile de l'espace où le ciel se déchire au-dessus d'une Middletown pour laisser apparaître la vraie nature de l'univers. Dans ce roman et sa suite, Béantes portes du ciel, le voyage interstellaire prend l'allure d'une promenade. Il en va de même dans an Exaltation of larks où les envahisseurs malgré leur étrangeté se fondent parfaitement dans un paysage universitaire.

Bousculant les poncifs (que d'autres nommeraient tropes) de la Science-Fiction, grandiose avenir technologique, super-ordinateurs, robots et nefs interstellaires, Robert Reed nous met immédiatement en présence d'un Ailleurs aux allures de banlieue, ce qui ne le rend que plus surprenant. C'est une dimension que l'on retrouvera dans plusieurs des nouvelles de ce recueil, ainsi "la Création du monde" et "la Forme de toute chose". Bien que Reed dispose d'une solide culture scientifique et qu'il ne néglige pas de le manifester, il fait finalement peu appel à la science humaine qu'il estime sans doute trop locale, trop peu universelle, et davantage à des sortes de révélations. L'univers, du moins son univers, est trop étrange sans même contrevenir en principe aux lois de la physique, pour qu'il soit nécessaire de recourir à une foule de gadgets : il suffit de regarder au bon moment dans la bonne direction, à l'instant où s'en révèle une facette inédite. C'est lorsqu'il s'éloigne exagérément de cette relation entre l'Ici-et-maintenant et l'Ailleurs, comme dans Marrow, qu'il cesse d'être convaincant.

Un second trait caractéristique de l'œuvre de Robert Reed que relève Clute dans l'article cité est, sinon la claustrophobie comme y insiste Clute, du moins la description d'univers pleins, peuplés et même surpeuplés. Là où la Science-Fiction américaine traditionnelle nous donne à imaginer des immensités presque vides de l'espace et du temps, Reed dénonce cette vacuité comme une illusion. En quoi il s'inscrit en faux contre le rêve américain de la frontière ouverte. Son histoire de mondes parallèles, La Voie terrestre, qui évoque, peut-être consciemment, le cadre général du roman de Clifford D. Simak, Chaîne autour du soleil, en prend le contre-pied : pour Simak, ces autres Terres sans habitant sont autant de frontières ouvertes à la colonisation d'où il n'est même pas nécessaire de déloger les Indiens. Soit dit en passant, quel aveu de mauvaise conscience de la part du plus iréniste des écrivains américains ! Au contraire, les mondes de Reed sont peuplés, voire trop densément peuplés, et cette chaîne infinie ne laisse aucune place à l'expansion terrienne, seulement à une forme d'impérialisme bienveillant et finalement voué à l'échec. De même, dans le Voile de l'espace et dans Béantes portes du ciel, l'univers apparaît pour ce qu'il est, plein de mondes déjà habités et comme serrés les uns contre les autres. La cosmologie inattendue de Reed est une cosmologie de la proximité.

La troisième singularité des romans de Robert Reed est que rien ou presque n'y est tel que cela semble. Dans la Jungle hormone, Melba Chiffon est une Fleur, un objet intelligent, un jouet érotique, une créature synthétique plus féminine qu'aucune femme, dont les pets même ont la senteur du lilas. Mais dans cette enveloppe infiniment désirable, il y a quelqu'un d'autre. De redoutable.

De même que Gabbro, le gros dur, celui qui n'a peur de rien ni de personne, qui travaille comme mineur au-dessous de l'écorce terrestre, autant dire en Enfer, se révèle un avorton terrorisé une fois dépouillé de sa carapace de cyborg, de ses muscles mécaniques et de son armure d'hyperfibre.

Le message est encore plus clair dans la Voie terrestre. Kyle, un Terrien ordinaire, se fait passer pour un Vagabond, un de ceux qui sautent d'un monde parallèle à l'autre, suivant la Voie terrestre, porteurs d'une technologie avancée et manifestant une bienveillance infinie. Bien entendu, les Vagabonds jouissent d'un immense prestige, en quelque sorte angélique. Kyle qui s'est contenté de les imiter et d'emprunter leur costume, en profite pour séduire les filles. Mais lorsqu'il se trouve plus introduit dans leur univers qu'il ne l'aurait souhaité, il se conforme à ce qu'il a prétendu être, il se comporte en Vagabond et même, un bref instant, en héros. Cependant, au contraire de Billie, la fille qu'il a ainsi séduite, il ne rejoindra pas les Vagabonds, il restera un Terrien ordinaire, vaguement escroc sur les bords.

Ce jeu entre l'habit et le moine va plus loin que Robert Reed ne le suppose lui-même. Par commodité, on l'appellera mensonge bien qu'il ne s'agisse pas tout à fait d'un mensonge courant. Kyle n'est pas à proprement parler un mythomane car il sait bien qu'il raconte des histoires. Il l'est toutefois un peu dans la mesure où il se laisse entraîner par ses inventions au point de devoir assumer le rôle qu'il a incarné. Kyle n'est pas non plus tout à fait un escroc car les bénéfices qu'il tire de ses tromperies sont des plus limités et il se promet régulièrement de n'y avoir plus recours.

Kyle est au fond quelqu'un qui voudrait bien être ce qu'il prétend être mais qui n'en a pas l'étoffe et qui le sait. Sans cesser d'être lucide sur lui-même, il ne cesse de se rêver autre. On peut le mieux qualifier Kyle en disant qu'il est dans la prétention. Le mensonge, l'escroquerie ne font que découler de cette prétention. Mais celle-ci l'exhausse au-dessus de ce qu'il était au départ.

Or cette position est largement homothétique de celle de la Science-Fiction dans son ensemble en tant qu'espèce littéraire. Les auteurs de Science-Fiction savent très bien qu'ils mentent d'un bout à l'autre, qu'ils font profession de prétendre en savoir et en pouvoir plus que personne n'en sait et ne peut. On n'ignore pas que cette prétention présumée irrite parfois les scientifiques. Mais au contraire de la Billie de Kyle, les lecteurs séduits par la Science-Fiction savent exactement ce qu'il en est. Encore que… Ils choisissent de ne pas le savoir le temps de la jouissance. C'est ce qu'on appelle la suspension de l'incrédulité.

Si, à partir de cette position, je généralise encore plus, je suis amené à me demander si une telle prétention est à l'œuvre dans toute littérature et sur quoi, localement, elle porte. Or, je m'aperçois alors que la prétention de la littérature générale est de décrire, de reproduire, d'exprimer, de traduire, la réalité sociale et psychologique si fidèlement qu'il ne s'agirait plus d'une prétention mais de la transcription de la réalité même. Ce faisant, l'auteur de littérature générale, quelle que soit sa compétence, manifeste la prétention d'exercer un “pouvoir” temporel sur cette réalité.

La littérature générale révèle un désir de pouvoir qu'exprime sa prétention toujours renouvelée au réalisme c'est-à-dire à l'équivalence entre la représentation et la chose-même. La plupart des grands écrivains français du XIXe et du XXe siècles ont exercé à proximité immédiate du pouvoir ou dans le désir exprimé de pouvoir politique ou à défaut économique. Que l'on songe à Chateaubriand, Stendhal, Lamartine, Balzac, Hugo, Claudel, Mauriac, Sartre, Malraux, Aragon. Et lorsque certains démentent avec véhémence tout goût pour le pouvoir, c'est d'eux d'abord qu'il convient de se méfier : ils clament trop fort leur renonciation qui leur tient souvent lieu de vertu.

Que ce désir de pouvoir soit déçu est une autre question. J'irai même jusqu'à penser que le pouvoir exercé dans le champ de la littérature est pour ces cadets le reflet ou plutôt le fantôme, en tout cas le substitut, du pouvoir réel détenu par de mieux nés ou de plus habiles [7] . Mais pour que ce substitut fonctionne un tant soit peu, et pour soi et pour les autres, il y faut la prétention au réalisme. Frustrés du pouvoir réel, ces auteurs s'en fabriquent un dans la fiction. Balzac rivalisant avec l'état civil régnait sur un peuple qu'il avait lui-même créé, plus divers que celui de l'état civil. Et lorsque Aragon évoque le Mentir-vrai pour qualifier le travail du romancier et du poète de littérature générale, l'accent est mis sur le qualificatif "vrai".

En revanche, toute une catégorie d'auteurs, dont ceux qui œuvrent dans la Science-Fiction, n'ont pas cette prétention. Ils mentent sciemment et le font savoir. C'est dans ce sens et dans ce sens seulement qu'on peut parler d'une famille des littératures de l'imaginaire. Ces auteurs-là n'ont pas eu à renoncer au pouvoir temporel. Ils n'en ont même pas le regret. Ils savent qu'ils n'y ont ni n'y auront jamais accès, de par leur naissance, leur classe sociale, leur origine culturelle, leur formation, et ils ne s'en soucient pas. Ils s'en sont détournés. Leur royaume est ailleurs et parfois demain. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de rapport avec la réalité, mais s'ils en ont un, c'est pour s'en étonner, non pour la maîtriser.

On peut proposer, sans risque de paradoxe, qu'ils pratiquent une littérature plus pure que les précédents puisque tout son pouvoir réside dans la richesse suggestive des mots et non dans la prétention à la représentation fidèle du réel [8] . Kafka, par exemple, se soucie comme d'une guigne du réalisme dans la Métamorphose, la Colonie pénitentiaire ou l'Amérique. Il ne prétend pas exercer d'autre pouvoir que celui qu'il détient sur son imagination et sur sa langue. Fondamentalement, comme on l'a trop souvent ignoré en France, Kafka est un humoriste, un esprit subversif, c'est-à-dire quelqu'un qui ne croit à la consistance d'aucun pouvoir. Une pléiade d'écrivains lui fait escorte, de Swift à Buzatti, Calvino, Ionesco, Borges, Eco, et autant d'autres qu'il vous plaira d'en évoquer.

Bien entendu, la Science-Fiction manifeste une certaine prétention d'atteindre au réel, ne serait-ce qu'au travers de sa référence, plus ou moins affirmée, à la science ou tout au moins aux images de la science. Mais cette prétention ne s'exerce que sur l'ailleurs et le demain, sur l'avenir proche de façon critique, sur l'avenir lointain, inaccessible, ou sur d'autres mondes, présentement tout aussi inaccessibles, dans le registre de l'espoir [9] . Un auteur aussi hanté par le politique (et peut-être abusivement rattaché ici à la Science-Fiction) que George Orwell situe son imprécation prophétique certes dans la continuité du présent mais au-delà du présent. C'est cette référence à la science, à l'avenir, à d'autres mondes potentiels, qui fait l'originalité de la Science-Fiction au regard d'autres littératures de l'imaginaire, au point de les en distinguer radicalement. À l'endroit de la réalité scientifique, la Science-Fiction est toutefois dans la position de Kyle par rapport aux Vagabonds. Elle fait semblant d'en être, en tire sa séduction, et elle le sait.

Ces idées, qu'il conviendrait de préciser, confortent une approche sociologique de la Science-Fiction, littérature de classes moyennes et donc exclues par construction de la lutte pour le pouvoir, hors destins particuliers, comme j'y ai déjà insisté par le passé. Elles font également écho à la théorie d'inspiration psychanalytique de Marthe Robert [10] qui distingue parmi les auteurs entre les “Bâtards” qui cherchent à reconquérir la place de pouvoir dont ils ont été, illégitimement selon eux, chassés, et les “Enfants trouvés” qui se croient fils de roi et s'enchantent d'eux-mêmes. À la fin de son essai, Marthe Robert risque une prospective du romanesque où elle ne voit d'avenir pour le roman que du côté des “Enfants trouvés” au détriment des “Bâtards”. Le succès des littératures de l'imaginaire, et en particulier de la Science-Fiction, semble bien lui avoir donné raison, quoique d'une façon qu'elle n'avait pas prévue.

Si je reviens à notre auteur, après un si long détour qu'on l'a pu croire perdu en route, les trois traits dont j'ai esquissé l'analyse, aident à comprendre pourquoi il est reçu avec réticence dans son propre pays. L'abandon des tropes positivistes de la technologie, sauf sous forme ironique, la dénonciation de l'Amérique (ou du cosmos) comme espace jadis et encore demain faussement vide, donc ouvert à une colonisation sans péché, et enfin une sorte d'apologie du mensonge, en tout cas un dévoilement et illustration de l'hypocrisie, en font un citoyen peu recommandable. L'Amérique, ou du moins le lecteur américain de Science-Fiction, aime la célébration de l'exploit technologique, les frontières ouvertes et la transparence affichée fut-elle de convention. Venu de l'Amérique profonde, Robert Reed n'y est pas retourné tout en y étant demeuré.

Mais ce sont ces mêmes traits qui pourraient lui assurer sur le Vieux Continent, recru d'épreuves et d'expériences, moins naïf et plus cynique, un succès durable, en particulier en France, comme il est advenu pour Philip K. Dick.

Notes

[1]  J'en profiterai pour signaler que ladite scientologie ne semble pas avoir contaminé ce concours et l'anthologie qui en résulte. D'autres auteurs notables ont été encouragés de la sorte sans avoir cédé aux sirènes de la dianétique. Robert Silverberg lui-même a auréolé de son prestige ce prix et cette anthologie annuels qui paraissent davantage voués à respectabiliser la figure tutélaire de L. Ron Hubbard qu'à convoyer un prosélytisme.

[2]  Sur la vie et l'œuvre de Robert Reed, voir le dossier qui lui est consacré dans le nº 13 (été 1999) de la revue Galaxies et en particulier l'article de Jacques Baudou, "Robert Reed ou le ciel introspectif".

[3]  Voir notamment l'article du Canadien Claude Lalumière dans January, disponible sur la Toile.

[4]  le Monde, 17 juillet 1999.

[5]  Beyond the veil of stars, 1994 ; Ailleurs et demain, Robert Laffont, 1995 ; Le Livre de Poche nº 7217, 2000.

[6]  Beneath the gated sky ; Ailleurs et demain, Robert Laffont, 1999.

[7]  C'est une idée que j'ai développée dans "Trames et moirés", in Psychanalyse et Science-Fiction, Dunod, 1986.

[8]  Cette étape de ma réflexion doit beaucoup à des articles récents et à des communications personnelles de Serge Lehman autour de ce qu'il appelle « littérature analogique ». Voir en particulier son article dans Europe 870, octobre 2001 : "la Physique des métaphores".

[9]  Pour plus de précisions, voir mon article "Notes nouvelles pour une sociologie de la S.F." dans le numéro d'Europe déjà cité.

[10]  Roman des origines et origines du roman, Bernard Grasset, 1972.