Frédéric Delmeulle : la Parallèle Vertov (les Naufragés de l'entropie – 1)
roman de Science-Fiction, 2007
Il arrive que l'histoire d'un manuscrit soit presque aussi intéressante que celle qu'il raconte.(1) Voici, fort résumée, celle du roman que vous allez lire. Probablement en 2003, le service des manuscrits des éditions Robert Laffont reçoit un texte intitulé Nec deleatur. Pour autant que quiconque s'en souvienne, il franchit les seuils habituels, ce qui n'est pas rien. On m'annonce sa venue en me précisant qu'il est accompagné d'une lettre émouvante de la sœur de l'auteur, qu'on me lit au téléphone et que je relirai ensuite. Cette sœur dévouée insiste sur le talent de son frère qu'il faut à tout le moins encourager, et sur son désespoir d'avoir vu ce manuscrit déjà refusé plus ou moins cavalièrement plusieurs fois. Cette lettre finira au fonds documentaire de la BnF sur la Science-Fiction.
Je lis le manuscrit et je me retrouve perplexe. Le livre est indéniablement original et intéressant, comme vous allez pouvoir en juger. Mais mon programme pour la collection "Ailleurs et demain" est complet pour une année et au-delà. Le titre latin est impossible et l'auteur, contacté, refuse d'en changer. Le livre pousse souvent la parodie un peu loin à mon goût. Un ton qui fait penser à un roman du début du xxe siècle avec un clin d'œil à Maurice Leblanc, voire à Maurice Renard : Westminster, un sous-marin soviétique converti en machine à voyager dans le temps, Marlene, tout cela m'amuse et parfois m'enchante, mais est-ce bien destiné à "Ailleurs et demain" ? Cela a un petit côté "Ailleurs et avant-hier".
Un auteur français, inconnu, avec un titre impossible et un texte paradoxal, publié à un moment difficile — rassurez-vous : rien ne s'est amélioré —, est-ce bien raisonnable ? Au Livre de poche, ça le serait : j'y publie environ dix livres par an dont au moins un français. Mais le Livre de poche ne publie pas d'inédits. Je suggère donc à l'auteur de proposer son roman à divers éditeurs spécialisés dont je ne dresserai pas ici la liste, en lui précisant qu'il peut s'appuyer sur mon opinion favorable et sur mon intention de le reprendre en poche. Je ne doute pas un instant que, dans ces conditions, l'un ou l'autre mordra à l'hameçon. J'ai déjà procédé ainsi avec succès.
Comme il arrive — rarement, vous en conviendrez —, je me trompe du tout au tout. L'auteur me fait part de refus circonstanciés ou platement bureaucratiques, ou d'un silence encore plus injurieux. Certes, l'époque est difficile. La meilleure Science-Fiction cède sous les coups de boutoir de la F*** et autres sous-espèces littéraires que je me refuse à qualifier. Certaines maisons sont en pleine réorganisation. On ne sait plus qui dirige quoi.
Bref, Frédéric Delmeulle se heurte à un mur de verre. Mais comme nous n'avons pas perdu le contact, il finit par m'aviser que son livre va sortir chez un éditeur assez improbable, l'Éditeur indépendant, qui imprime pratiquement à l'unité. J'en profite pour le signaler et en dire le plus grand bien sur des sites spécialisés. Sous son apparence classique, le roman est l'un des plus originaux dus à un auteur français de ces dernières années.
Je renouvelle mon intérêt pour une édition poche. Finalement, Nec deleatur, après avoir changé de titre(2) et fait un détour par les éditions Mnémos qui l'avaient refusé ou ignoré une première fois, rejoint enfin ma collection du Livre de poche. C'est ce qu'on appelle un voyage dans le temps.
La vie n'est pas simple.
Puisque je suis en veine de confidences sur certaines tribulations éditoriales, je vais vous raconter une autre histoire loufoque. Un certain auteur, que je connais déjà personnellement, m'envoie un certain mois de juillet un mél pour m'annoncer l'envoi d'un manuscrit. Je suis en transhumance d'été et entre deux ordinateurs. Le mél me parvient certainement puisqu'il ne rebondit pas mais, à la suite d'un concours de circonstances inexplicable et inexpliqué, il se retrouve tout au fond d'une bàl et je ne le lis pas — je l'y retrouverai plus tard. L'auteur prend mon silence pour un refus. Il omet de me renouveler son annonce. Désespéré, il envoie son manuscrit à une petite maison de création toute récente qui l'accepte et lui établit un contrat. Malheureusement ou fort heureusement, selon le point de vue, l'éditeur dépose son bilan un an plus tard, juste avant d'imprimer le manuscrit, et il a l'intelligente idée de me demander si je suis intéressé. Je le suis, et après quelques péripéties que je vous épargnerai, Forteresse paraît dans la collection "Ailleurs et demain" et sort plus tard au Livre de poche.
Comme quoi, il ne faut jamais désespérer et surtout ne jamais prendre un silence électronique pour un signe de mépris, car cela risquerait d'être une méprise. Je dois dire que je n'ai jamais rencontré d'autres cheminements aussi tortueux que les deux que je viens de vous décrire.
Bon. Venons-en au corps du sujet, le voyage dans le temps. C'est une si vieille lune de la Science-Fiction qu'on peut se demander comment le renouveler. L'inventeur du thème de la machine à explorer le temps est indiscutablement H.G. Wells car, malgré des recherches aussi approfondies que perfides, aucun érudit ne lui a jamais trouvé de prédécesseur incontestable. Eh bien, Frédéric Delmeulle est parvenu à renouveler le thème. Dans une certaine mesure.
Son roman aborde deux questions franchement métaphysiques : peut-on voyager dans le temps ? Et si on le peut, peut-on changer l'Histoire ?
Le temps est une invention humaine. L'invention du temps commence avec celle du récit. Toute description d'un événement, y compris dans la physique la plus abstruse qui utilise des formalismes très abstraits, correspond à un récit. L'introduction, au xviie siècle, de coordonnées cartésiennes pour représenter le temps en le spatialisant et pour décrire ainsi le mouvement d'un corps, sa vitesse ou son accélération, ce qui était déjà explicite dans les travaux de Galilée, change radicalement la donne. Le temps, jusque-là pure expérience subjective — et il le demeurera jusqu'au xxe siècle à lire Bergson —, devient représentable comme une dimension. L'anticipation, c'est-à-dire la description d'un avenir non encore advenu, survient à la fin de ce xviie siècle. Mais ce n'est qu'à la fin du xixe siècle que Wells en tirera complètement les conséquences en proposant qu'on puisse se déplacer à l'aide d'une machine selon cette dimension comme on le fait au long de celles de l'espace, classiquement au nombre de trois.
Après tout, nous nous déplaçons sans effort dans le temps, en direction de l'avenir, à une vitesse constante à en croire les horloges. En revanche, nous n'allons ni à l'est, ni à l'ouest du temps. Et quant à le remonter, c'est apparemment impossible. C'est comme si nous tombions vers un centre d'attraction situé dans l'avenir. Cela aurait-il un rapport avec l'expansion de l'univers ?
Cela étant, notre capacité à nous déplacer selon les trois dimensions de l'espace conventionnel est très surestimée. D'abord, notre vitesse demeure limitée même si des machines l'augmentent, et ne saurait dépasser et même approcher celle de la lumière dans le vide. Ensuite, tout déplacement dans l'espace implique un déplacement dans le temps vers le futur. Et quand nous avons l'illusion de revenir à notre point de départ après un périple, c'est pour retrouver un lieu de l'espace subtilement ou parfois brutalement transformé. La formule d'Héraclite prend là tout son sens : on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.
Même le déplacement dans l'espace n'est pas si évident. Dans son paradoxe de la flèche, Zénon d'Élée fait remarquer qu'à un instant donné une flèche lancée est immobile. En généralisant, à tout instant donné, elle est immobile, donc elle ne peut jamais atteindre sa cible. Le paradoxe est beaucoup plus profond qu'il n'y paraît, et il a occupé de très grands esprits jusqu'à ce qu'il trouve une solution partielle dans le calcul infinitésimal et le calcul différentiel. Toutefois, ces méthodes commodes ont longtemps été critiquées par des logiciens sourcilleux qui admettent mal l'usage de quantités infiniment petites. L'analyse non standard est venue dans une certaine mesure calmer leurs inquiétudes, mais elle n'est pas acceptée par la communauté des mathématiciens dans son ensemble.
Le point sur lequel je veux attirer l'attention, c'est que les coordonnées cartésiennes et tout moyen de définir la position d'un corps et son mouvement dans l'espace-temps relèvent de commodités d'exposition et d'expression, que ce que nous appelons dimensions, y compris celles si intuitives de l'espace, n'ont peut-être aucune correspondance dans le réel et qu'elles émergent peut-être dans notre perception de structures beaucoup plus profondes.
Avec la relativité, Albert Einstein remplace les dimensions absolues de l'espace et du temps chères à Newton par un espace-temps où le temps perd une partie de sa singularité. L'abandon du temps absolu élimine également les simultanéités universelles. L'ordre des événements peut paraître différent, voire inversé, à différents observateurs selon leurs vitesses et accélérations relatives. Étrangement, cela, avec d'autres considérations, offre la possibilité de se déplacer dans l'avenir, à condition d'approcher la vitesse de la lumière. Et dans certaines conditions de la relativité, cela permet même de revenir dans le passé, comme tente de le montrer Kurt Gödel,(3) l'un des plus grands logiciens de l'Histoire, qui n'en est pas à une idée étrange près,(4) à condition que l'univers ait certaines propriétés et le voyageur certains moyens. Malheureusement, vérification faite, notre univers ne semble pas répondre à ces conditions. Et les moyens préconisés font de toute façon encore défaut.
Curieusement, les philosophes (en dehors de rares épistémologues comme celui que j'ai cité), et en particulier les métaphysiciens, ne se sont jamais intéressés aux voyages dans le temps même s'ils ont noirci beaucoup d'encre sur ce dernier. Je ne suis pas le premier à m'interroger sur les limites quelque peu étriquées de leur curiosité. C'est d'autant plus étrange qu'ils se sont beaucoup excités sur les mondes possibles et parallèles. Apparemment, ils manifestent un respect excessif de la causalité, mise en cause qui n'effrayait pas Gödel.
Ce sont les physiciens — sans doute lecteurs dans leur jeunesse de H.G. Wells et apparemment amateurs de Science-Fiction plus récente — qui n'ont pas renoncé à préciser les conditions et les moyens d'un voyage dans le temps (dans les deux sens, passé et avenir). Ils n'en ont pas, pour autant, sous-estimé la difficulté. Cet écart entre physiciens et métaphysiciens n'est pas si surprenant car tous les grands physiciens ont été des métaphysiciens par quelque côté de leur réflexion, même ceux qui s'en défendaient comme Richard Feynman, tandis que très peu de métaphysiciens, voire aucun, ont été de notables physiciens. Ou alors assez médiocres, comme Aristote. Parmi les physiciens les mieux inspirés, je citerai Michio Kaku, qui n'a jamais reculé devant l'explication d'un sujet science-fictionnel, Paul Davies et Gabriel Chardin. Les bricoleurs y trouveront même leur bonheur.(5) Mais je les préviens qu'il y faut un garage de grandes dimensions et de gros moyens.
Le cas le plus singulier est celui du fameux Stephen Hawking. Il a longtemps prétendu que le voyage dans le temps était une billevesée, en ne fournissant que deux arguments. Le premier est : « Comment se fait-il que nous ne voyions aucun touriste venu du futur ? »
. Boutade à laquelle il est facile d'opposer que notre époque ne présente probablement aucun intérêt et beaucoup de risques. Son second argument, évoquant une censure cosmique interdisant tout paradoxe temporel, me semble tout aussi fumeux. Mais Hawking aurait récemment changé d'avis(6) et évoqué, le 12 septembre 2010 dans un entretien, la possibilité du voyage dans le temps moyennant l'utilisation de matière à densité d'énergie négative. Ne me demandez pas ce que c'est et où on en achète.
Une objection à la machine à explorer le temps de Wells (1895), que je suis surpris de n'avoir jamais rencontrée, tient au principe de conservation de l'énergie qui résulte d'une des symétries fondamentales de l'univers solidement fondées sur le théorème d'Emmy Noether (1918). Le voyageur et sa machine disparaîtraient soudain de notre univers, laissant un manque, et réapparaîtraient à un autre moment, introduisant un surplus. Au niveau quantique, cela ne pose pas de problème : des particules virtuelles apparaissent et disparaissent grâce aux fluctuations de l'énergie du vide, bien que leur vie soit trop courte pour qu'elles soient directement observables. Mais à notre niveau macroscopique, j'ai un doute. Il est vrai que l'objection ne s'appliquerait peut-être pas à un voyageur temporel strictement relativiste, empruntant des trous de vers maintenus ouverts grâce à de la matière à densité d'énergie négative.
Ce qui nous laisse face à la seconde question posée par le roman de Frédéric Delmeulle : si l'on voyage dans le temps, dans les deux sens, peut-on changer le passé ? Son premier titre latin, Nec deleatur (Ne pas effacer), indique qu'il vaut sans doute mieux ne pas le tenter. Mais son texte pousse le conservatisme jusqu'à suggérer qu'on ne le pourrait pas, même si on s'y risquait. Cela, évidemment, évite le risque de paradoxes, après l'avoir caressé.
Mais si le passé est immuable, l'avenir ne le serait-il pas tout autant, écartant toute possibilité de libre arbitre pour les êtres humains ? Ce fut peut-être la conviction d'Albert Einstein, qui considérait l'espace-temps comme un bloc que seule notre perception illusoire découpe en fines tranches de présent. Il n'y a guère qu'Einstein à avoir montré explicitement la conséquence de l'irréalité du temps par rapport à notre situation devant la mort. Dans une lettre de condoléances à la sœur et au fils de Michele Basso à propos de la mort de celui-ci, il leur écrit : « Maintenant il a quitté cet étrange monde un peu avant moi. Cela ne signifie rien. Des gens comme nous, qui croyons en la physique, savons que la distinction entre passé, présent et futur n'est seulement qu'une illusion obstinément persistante. »
.(7)
Toutefois, l'imprévisibilité ou encore l'incertitude quantique, qu'Einstein n'aimait pas, contredit cette interprétation de la relativité. Quel que soit le soin avec lequel on répète une expérience, le résultat de la mesure sera toujours différent au niveau quantique, et il n'y a pas de variables cachées qui expliqueraient dès le départ cette variabilité. Le passé n'engage pas de façon univoque l'avenir sauf à introduire une détermination statistique. L'expérience des choix retardés que je ne peux pas détailler ici montre que la décision de l'observateur peut modifier le résultat même si cette décision n'intervient que des années, voire des millénaires après le lancement de l'expérimentation. En un sens, cette décision modifie le passé, certes sans introduire de paradoxe.
Le voyage dans le passé, lui, peut introduire des paradoxes comme celui de l'assassinat de son propre grand-père que René Barjavel a popularisé en 1944 dans le Voyageur imprudent, même s'il n'en est pas l'inventeur. Certains auteurs ou théoriciens de la chose contournent la difficulté en faisant appel à des mondes parallèles : le voyageur temporel a quitté son propre continuum pour s'introduire dans un autre, voisin et pratiquement identique. Ce n'est plus son grand-père qu'il assassine mais celui de son double. Plus de paradoxe. Et l'absence de touristes temporels venus du futur s'explique par le fait que nous sommes leur univers d'origine et qu'ils se sont éparpillés entre une multitude d'univers parallèles. Le seul ennui est qu'il est théoriquement impossible de s'engager dans ces univers, qu'il s'agisse de ceux de Hugh Everett, d'Andrei Linde ou de tous ceux postulés par la théorie des cordes.
Le passé est-il, du reste, immuable comme nous avons spontanément tendance à le croire ? Pas ses représentations, en tout cas. Demandez à un astrophysicien, à un paléontologue, à un géologue, à un archéologue, à un historien, et ils vous diront qu'elles changent de plus en plus vite. Et qu'en est-il de son réel ? Je n'en suis pas plus sûr. Considérez par exemple l'expérience de la gomme quantique à choix retardé (1998).(8)
Ou bien réfléchissez au retour (relatif) de la simultanéité universelle chère à Isaac Newton. L'intrication quantique de deux particules les conduit à se communiquer instantanément leur état lorsqu'une mesure est effectuée sur l'une, quelle que soit la distance qui les sépare. D'accord, ça ne permet pas de transmettre ni énergie ni information, et la relativité est sauve. C'est la fameuse expérience d'Alain Aspect (1981), violant les inégalités de Bell (1964) et mettant un terme apparemment définitif à la controverse EPR (1935) en introduisant une certaine forme de non-localité. Ce que je ne sais pas, c'est ce qui se passe quand l'une des deux particules en état de non-séparabilité est accélérée, ce qui est évidemment impossible avec des photons mais réalisable avec les électrons.
En bref, le réel est de plus en plus compliqué, voire inaccessible. Du réel (je n'ai pas dit de la réalité — que nous construisons avec nos perceptions, nos mesures, nos théories), nous ne savons pas grand-chose, sinon rien. Et moi non plus. Donc je vous prie de ne pas prendre mes aventurées en territoire fluctuant pour assurées. J'ai (même peut-être) menti.(9)
J'ajouterai toutefois ceci. Nos difficultés à construire une machine à voyager dans le temps et à nous représenter une réalité satisfaisante, même à l'aide d'outils mathématiques sophistiqués qui trébuchent sur des valeurs infinies, pourraient venir de ce que nous continuons à considérer le temps et l'espace comme des quantités continues. Ayant du mal à me représenter le continu, j'ai une faiblesse personnelle pour une conception discrète de l'espace et du temps.(10) Le temps serait alors composé de chronons de durées variables. Ce qui ne facilite pas du tout, du reste, le voyage dans le temps. Je pourrais vous expliquer pourquoi mais je n'ai plus le temps.
C'est, je crois, vers une introduction de telles discontinuités radicales que tend la théorie en cours d'élaboration de la gravitation quantique à boucle qui impliquerait une difficile géométrie non commutative, fief incontesté d'Alain Connes.
Mais je n'ai pas le droit, à présent, de vous en dire plus. La censure cosmique…
À vous de travailler, en commençant par découvrir la fabuleuse équipée du Vertov. Vous la connaissez déjà ? Vous avez donc suivi ma recommandation de la première note. Bien. Maintenant, revenez dans le passé.
N'oubliez jamais : le temps est défini par ce que mesurent les horloges. Il n'est rien d'autre. Et ne dites jamais, comme je l'ai fait un peu plus haut : je n'ai pas le temps. C'est lui qui vous aura.
Suffit d'attendre.
- Caveat lector : le lecteur qui redouterait de voir dévoilés dans cette préface certains ressorts du roman qui la complète aurait raison. Il est prié de la considérer comme une postface et de la lire seulement après ce roman. Cette recommandation est particulièrement importante dans le cas présent.↑
- J'y vois l'effet du charme (au sens de la chromodynamique quantique, encore que…) et de la fermeté (au sens moral) de Charlotte Volper.↑
- Voir notamment Cosmologie du xxe siècle de Jacques Merleau-Ponty (Gallimard, 1965), p. 276 sqq.↑
- Voir les Démons de Gödel de Pierre Cassou-Noguès (le Seuil, 2007), où l'on trouvera également un très intéressant développement sur le voyage dans le temps selon Gödel et une discussion des paradoxes qu'il implique (p. 245 sqq).↑
- Par exemple dans le petit livre de Gabriel Chardin, Peut-on voyager dans le temps ? (le Pommier, 2002) ; dans Comment construire une machine à explorer le temps ? de Paul Davies (How to build a time machine, 2001 ; EDP sciences, 2007, pour la traduction française) ; ou encore dans Hyperspace de Michio Kaku (Oxford University Press, 1994). Cette liste est loin d'être limitative et n'inclut notamment pas le fameux essai d'Alfred Jarry, Commentaire pour servir à la construction pratique de la machine à explorer le temps, que j'avoue n'avoir jamais lu.↑
- Il est déjà arrivé à Stephen Hawking de virer de bord lof pour lof, notamment à propos des trous noirs et de leur absorption de l'entropie. Voir Trous noirs : la guerre des savants de Leonard Susskind (the Black hole war, 2008 ; Robert Laffont, 2010, pour la traduction française).↑
- Cité dans l'Irréalité du temps et de l'espace de Francis Kaplan (le Cerf, 2004).↑
- Pour plus de précisions, voir le bon article de ce titre sur Wikipédia.↑
- Les connaisseurs apprécieront une allusion à la célèbre réplique d'Arnold Schwarzenegger dans Commando (1985).↑
- Ayant demandé à un philosophe patenté s'il connaissait un métaphysicien qui aurait évoqué l'idée d'un temps discontinu, il m'a rétorqué que non, et m'a posé une question : « Qu'y aurait-il entre ces unités de temps ? ». Et je n'ai pas eu le courage de lui répondre par une autre question : « Qu'y a-t-il entre deux images d'un film, qui nous donnent l'illusion du continu ? ».↑