Les racines du xénocide
Vrac est le nom d'une rubrique qui paraissait jadis de manière régulière dans les pages de Science-Fiction et quotidien puis de Fiction. On y trouvait pêle-mêle des bribes d'information sur ce qui sortait à droite et à gauche dans le domaine de la SF, plutôt dans des supports inconnus ou peu attendus, avec parfois un commentaire ou deux sur le contenant et le contenu.
exliibris prenant depuis quelque temps un rythme de croisière au niveau des catalogages, avec un effort vain mais déterminé pour coller un peu plus à l'actualité, Vrac pourrait renaître de ses cendres à cette occasion et devenir le lieu où l'on signale les ajouts de manière plus explicite avant qu'ils ne retournent se perdre dans l'anonymat de la base de données.
Commençons par le Bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon, qui n'est pas de Science-Fiction et ne se retrouve donc pas dans exliibris. Le personnage principal est un adolescent dont les symptômes relèvent de l'autisme mâtiné de névrose obsessionnelle. Comme l'histoire est contée de son point de vue, et qu'un des propres de l'autisme se situe entre autres dans un défaut d'expression, il s'agit cependant de fiction spéculative puisque l'auteur ne peut pas savoir, de fait, ce qui se passe dans une telle tête. On pourrait également remarquer, aussi en faveur de l'inclusion dans le grand corpus de la SF, que le héros est manifestement amateur du genre puisqu'il cite souvent des romans et des films qui en relèvent, et qu'il élabore même en fin de récit un scénario à base de virus informatiques transmissibles à l'Homme. Mais bon, intéressant mais pas suffisant :-) Pour plus SF et sur le même thème de l'autisme, on se reportera à la Vitesse de l'obscurité d'Elizabeth Moon, pour la paranoïa, à l'excellente première partie des Racines du mal de Maurice G. Dantec, pour la névrose obsessionnelle à Xénocide d'Orson Scott Card. De quoi passer de bien mémorables soirées surtout si, comme cela nous est arrivé lors de la lecture des racines en 1995 dans le dixième arrondissement parisien, le deal du crack s'effectue bizarrement le soir juste sous la fenêtre pendant une semaine et une seule, le temps d'arriver au mot fin dans une ambiance de cris de fin du monde, haïssable certes mais fort propice au texte.
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