Prix Jules-Verne
Un des sports favoris des amateurs de Science-Fiction ancienne consiste à repérer les prises de position très volontairement personnelles de Pierre Versins dans son imposante Encyclopédie pour les tempérer, les nuancer, leur donner une coloration plus véridique même si parfois beaucoup moins intéressante.(1)
Nous nous sommes pris au jeu pour l'article prix où l'on peut lire :
« En avril 1926 […], la librairie Hachette proposait en France, par le canal de Lectures pour tous, le prix Jules-Verne, qui fut décerné de 1927 à 1933. Les manuscrits étaient publiés en pré-originales dans Lectures pour tous, puis dans la "Collection du prix Jules-Verne". En voici la liste : »
Suit la liste, bien sûr, que nous avons vue recopiée mille fois depuis 1972, sur papier ou sur l'internet, avec toujours la même omission en 1932, le prix ayant été attribué à un « “Western” (Jules Verne n'ayant pas écrit que de l'anticipation) »
.
Après vérification, si si, il s'avère qu'il s'agit effectivement d'un western, l'Étrange disparition de James Butler de Pierre Palau, qui reconnaît plutôt son inspirateur en Jack London. Par contre, tous les lauréats ne semblent pas avoir été repris dans la collection "Prix Jules-Verne" : deux des trois derniers n'auraient manifestement paru que façon "Bibliothèque verte", et le dernier, l'intérêt pour le prix faiblissant apparemment chez Hachette, s'étant retrouvé complètement ailleurs et beaucoup plus tard aux éditions des Loisirs en 1944.
Pendant que nous y étions, nous avons également regardé ce qu'il en était du concours Je sais tout, globalement équivalent au Jules-Verne. Pourquoi Pierre Versins ne mentionnait-il pas que ledit concours devait se transformer en prix dès 1922, récompense annuelle annoncée avec force trompettes pendant toute l'année 1921 ? Mais c'est tout simplement que Je sais tout a changé de formule en janvier 1922, que la nouvelle équipe en place n'a pas jugé qu'il y avait lieu de donner suite, et que toute l'affaire a été passée sous silence dans tous les numéros qui ont suivi.
- Ce faisant — juste retour des choses ? —, ils citent souvent de manière tronquée le titre de l'immense ouvrage. Donnons-le ici très exactement une bonne fois pour toutes, c'est-à-dire in extenso, Encyclopédie de l'Utopie, des Voyages extraordinaires et de la Science Fiction, en respectant la graphie du maître c'est-à-dire sans trait d'union entre science et fiction, et en remarquant que face à la page de titre trône une reproduction de la couverture de l'Homme qui peut tout de Guy de Téramond en forme de message explicitement subliminal :-)↑
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