Carnet d'Ellen Herzfeld, catégorie Lectures

Jack McDevitt : the Engines of God

roman de Science-Fiction, 1994

traduction française en 2001 : les Machines de Dieu

Ellen Herzfeld, billet du 25 juin 2006

par ailleurs :

McDevitt donne dans les cycles qui se suivent et de plus se ressemblent : du space op’ archéologique. Après avoir lu la série des aventures d'Alex Benedict et Chase Kolpath,(1) j'ai entrepris celle de Priscilla Hutchins — Hutch pour les intimes. Le premier, the Engines of God, se passe environ deux cents ans dans l'avenir.

Sur Terre, malgré diverses catastrophes prévisibles dont le réchauffement climatique, on a réussi à mettre au point le voyage supraluminique, ce qui a permis d'explorer notre système solaire et d'en découvrir d'autres, avec des planètes susceptibles d'héberger la vie telle que nous la connaissons. Sur une lune de Jupiter, on a trouvé un monument artificiel, manifestement construit par une espèce extraterrestre très ancienne et très évoluée. Ailleurs, on a découvert d'autres monuments étranges : des “lunes” cubiques qui orbitent autour d'une planète à la civilisation primitive et violente ; sur la lune d'une autre planète, Quraqua, dont les habitants ont disparu depuis longtemps, il y a une sorte de fausse ville, faite de gigantesques blocs de pierre disposés de façon symétrique. Curieusement, ces divers monuments, que les savants pensent avoir été construits par la même espèce, portent tous des traces de ce qui semble être des bombardements.

Quraqua est un site archéologique de premier choix et les recherches, qui se poursuivent depuis des années, ont permis d'apprendre que ce ne sont pas les indigènes qui ont construit la fausse ville sur leur lune, mais bien une autre espèce qui est venue leur rendre visite. Cependant, certains Terriens s'intéressent à Quraqua pour une autre raison : la terraformation. En effet, sur Terre, la situation se dégrade et il est urgent de trouver un autre lieu pour accueillir les Humains qui — bien entendu — ont la ferme intention de ne pas reproduire les erreurs qui les obligent à chercher un nouveau domicile. Et cette terraformation, qui est prioritaire, va entraîner de tels bouleversements à l'échelle de la planète que toutes les fouilles archéologiques devront cesser et que tous les vestiges seront irrémédiablement détruits.

Hutch, notre héroïne, une jolie petite personne au caractère affirmé, est pilote de vaisseau supraluminique. Elle travaille pour l'Académie qui subventionne les recherches et est copine avec les archéologues qui s'intéressent aux Monuments mystérieux et participent aux fouilles sur Quraqua. C'est donc une course contre la montre qui s'engage pour obtenir un maximum de renseignements scientifiques avant le début des explosions nucléaires qui vont fondre les calottes glaciaires et transformer la planète.

Parallèlement, divers indices sont découverts qui laissent penser que les systèmes où des monuments ont été découverts ont subi des événements cataclysmiques à des intervalles réguliers d'environ huit mille ans. Le départ précipité de Quraqua se passe moyennement bien — pour les protagonistes — et l'histoire se poursuit à la recherche de l'origine des monuments et de leurs créateurs. Il faut dire que j'ai parfois eu du mal à suivre les explications — dont finalement je me moque un peu — et les descriptions, et à garder en tête qui était qui parmi les personnages secondaires. Cela est peut-être lié à mon rythme de lecture : quelques pages le soir dans mon lit.

Les aventures, dont certaines dans le genre cinéma catastrophe — ou même SF matinée d'horreur — à grand spectacle, se succèdent. Hutch se retrouve à plusieurs reprises dans des situations très très limite mais, comme on sait qu'elle va avoir d'autres aventures dans les livres suivants, on peut en profiter sans être trop angoissé. Il y a quand même des personnages centraux qui trépassent, faut pas croire. Il n'en reste pas moins que l'ambiance exploration de territoires inconnus de l'espace profond fait penser qu'ils poursuivent la tradition d'un certain groupe qui, courageusement, partait « là où aucun Homme n'est jamais allé ». Ceux qui connaissent mes goûts savent que c'est, de ma part, plutôt un compliment. La fin apporte une solution qui paraît un peu fabriquée et qui, en fait, ne fait que repousser le mystère un cran plus loin. C'est un peu décevant, sauf si l'on considère — si l'on espère — que ce n'est que partie remise, pour Deepsix, le roman qui suit.


  1. a Talent for war, Polaris & Seeker [et par la suite the Devil's eye, Echo, Firebird, Coming home & Octavia gone].

Commentaires

  1. Oliv’jeudi 24 mai 2007, 16:06

    Ouais… je viens de le finir et je trouve ce livre assez faible.

    Les rebondissements sont assez convenus, il y a des incohérences en veux-tu en voilà (par exemple, c'est bizarre comme les philologues sont calés sur la mythologie Quraquat alors qu'ils passent leur temps à répéter qu'ils n'ont pu traduire que très peu de mythes). Le monde que l'auteur présente était déjà dépassé lorsque le livre est sorti. L'histoire se passe en 2200 alors que les catastrophes décrites devraient nous tomber dessus en 2050.

    Même l'habitude de tuer des personnages principaux n'est pas terrible, car il en use et abuse.

    Côté style, même chose, l'auteur alterne entre la narration au présent et la narration au passé, il ajoute des articles de presse partout (pas très cohérents souvent)… maladroit tout ça.

    Perso, je ne conseille pas la lecture de ce livre. Et je ne lirai pas ses séquelles.

    @+

    O.

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