Keep Watching the Skies! nº 3, janvier 1993
Éditorial
par Sylvie Denis
J'aurais mieux fait de vous demander des marrons glacés. Ou des Pyrénéens. Ou des chocolats à la liqueur. Surtout ceux avec du sucre à l'intérieur, et de la Poire Williams. J'ai un faible pour la Poire Williams. Et qui sait, ces douceurs étant de saison, si l'un d'entre vous n'aurait pas eu pitié de mon dénuement chocolatier et, défiant bravement le Trou Noir des PTT, m'en aurait envoyé une boîte, avec peut-être, on ne sait jamais, une lettre.
« Une quoi ?
— Une lettre ! »
Vous savez, un de ces trucs que l'on écrit sur du papier, que l'on glisse dans une enveloppe, sur laquelle on écrit une adresse et qui réchauffe tant le cœur de celui qui la reçoit.
Je n'ai, hélas, rien reçu : ni chocolats — mais je n'en ai pas demandé —, ni lettres, sauf celles de mes indispensables collaborateurs, que je remercie.
Quoi, j'écris un éditorial qui dit plus ou moins que la Science-Fiction telle que nous la connaissons est dans le trou, qu'il n'y a plus qu'à fermer la boîte, jeter la terre et poser les fleurs, et personne ne proteste. Lecteurs, vous m'étonnez. Soit vous êtes tous d'accord avec moi, ce qui m'étonnerait un peu, soit vous considérez que mes divagations ne valent pas la peine qu'on y réponde. Ma fois, tant pis. Pour me consoler, je vais relire le petit mot envoyé par Benoît Domis cet été, lequel disait que KWS correspondait à ce qu'il attendait… J'espère que c'est toujours le cas.
En attendant, voici un numéro partagé entre l'actualité en langue anglaise, et l'Horreur et le Fantastique en langue française. Il faut dire que chez nous les parutions S.-F. se font rares. À croire que les dizaines de nouveaux auteurs anglais et américains que l'on voit apparaître chaque année n'arrivent jamais sous les yeux de nos éditeurs préférés, pas plus, d'ailleurs, que les œuvres récentes d'auteurs tels qu'Ian Watson ou Bob Shaw. Il n'y a pas que Silverberg qui continue à écrire ! Mais ceci est une autre histoire…
