KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Alain le Bussy : Nexus de feu

roman fantastique et de Science-Fiction, 1998

chronique par Éric Vial, 1998

par ailleurs :

On ne peut pas dire qu'on n'était pas prévenu. La quatrième de couverture parle d'une « forme de Science-Fiction proche du roman d'horreur ». Autant dire qu'on a un roman d'horreur, ou du Fantastique, repeint aux couleurs de la SF. À peine repeint, d'ailleurs. En gros, une entité à la psychologie passablement élémentaire se nourrit de quelque chose. Comme dans le même temps on nous raconte comment un concert dégénère en massacre général à Port-Barcarès, on se doute que ce quelque chose a à voir avec la violence collective. Une journaliste, jeune et jolie, mène l'enquête. On frôle un début de catastrophe, à une échelle réduite, au cours d'une sortie d'étudiants du côté de l'Ain, puis une catastrophe king size, longuement amenée, dans le même coin, autour d'un gourou parfaitement malhonnête, mais qui colle en partie à la réalité et draine des foules considérables. On court après un mystérieux adolescent, un peu trop présent dans des affaires de meurtres collectifs, un peu trop “transparent”, et on a droit, pour faire bonne mesure, à une séance de spiritisme.

La Science-Fiction, là-dedans, a quelque mal à retrouver ses petits, même si le suspense n'est pas mal aménagé, même si ça fonctionne honnêtement, à la manière d'un épisode de feuilleton télévisé, même s'il n'y a finalement pas de quoi pousser de longs hululements. Les entités dévastatrices et inconscientes peuvent bien être extraterrestres, ou relever de lovecraftiens abîmes du temps, cela n'a pas grande importance puisqu'aucun contact, de quelque nature que ce soit, n'est établi avec eux, et qu'elles ne sont qu'un arrière-monde dont les protagonistes humains n'ont pas connaissance, les combattant à l'aveugle. La secte, le gourou, pourraient commencer à créer un début d'esquisse de commencement de modification de notre réalité, à cause non de son existence, mais de son succès, mais il ne va pas au-delà de ce que l'on trouverait normal dans un roman policier. Bref, on ne s'ennuie pas, on se laisse porter, mais on ne voit pas ce que cela vient faire en SF. Sauf pour ce qui est de la dédicace, franchement fanique, et transmise sur les bords de la Meuse, à l'intéressé. Pour ce qui est du Fantastique, ma totale incompétence devrait m'interdire d'écrire que cela ne renouvelle probablement pas le genre. Mais c'est aux amateurs de juger, à partir des quelques indications ci-dessus, ou sur pièces.

Éric Vial → Keep Watching the Skies!, nº 29-30, août 1998

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