Un peintre qui crée une forme agréable ne cesse de la reprendre en variant les couleurs ; un musicien qui trouve une ligne mélodique intéressante ne cesse de la rejouer en variant les orchestrations ; un écrivain qui imagine une idée palpitante ne cesse de la décliner et parfois de l'étirer en longueur… Je parle là bien sûr de ceux qui manquent d'imagination et confondent variante avec nouveauté…

Ici nous retrouvons les jeunes personnages “imaginés” par Ligny dans le roman Slum City et la nouvelle "Traque dans Babylone".⁽¹⁾ Ze Cat et Miniboute sont prisonniers du Chasseur Lent.⁽²⁾ Leurs amis partent à leur recherche. Nous avons donc droit à l'épisode de la découverte de la disparition, à celui de la réunion des amis avant celui le plus dépourvu d'intérêt de leur traversée d'une partie de la France jusqu'en Bretagne alors que le lieu de Disparition est indiqué comme étant Marvejols… (voir "Traque dans Babylone").

Ligny tire à la ligne et c'est voyant… son écriture est nettement moins soignée que dans les autres titres de son œuvre. Nous sommes — toujours et encore — dans le vieux débat de l'écriture pour la jeunesse : même si Ligny fabrique des néologismes intéressants quant au monde du virtuel, il raconte des histoires avec un petit côté gnan-gnan dont on se demande s'il plaît au lecteur (l'adulte parlant bébé à celui qui ne rêve que de devenir adulte et surtout de posséder les mots-sésames). Il me semble qu'un bon roman pour la jeunesse doit être aussi lisible et appréciable pour un adulte… Non ?