Richard Canal : Cyberdanse macabre
roman de Science-Fiction, 1999
- par ailleurs :
Lancé à grand renfort de presse (parution en encart dans Science et avenir du premier chapitre), ce volume inaugural mêle policier et science. Nous reparlerons sans doute de la collection "Quark noir", qui devrait à tout le moins flirter avec la SF : un Andrevon, un Bordage, un Wintrebert sont prévus.
Sur une Voie Automatique (où les voitures sont informatiquement guidées) meurt un scientifique chargé de rendre un rapport concernant l'utilisation d'une nappe phréatique par l'entreprise Untel, qui fabrique des microprocesseurs. Suicide ou meurtre ? Voici le héros/journaliste Mark Sidzik — “encombré” d'une vieille tante, d'un ami et d'une partie du passé familial — lancé dans une chasse à l'araignée, une veuve noire, signature d'un hacker qui a tissé sa toile sur la Toile.
Sur fond de Doors et piqué de poésie à la Canal, de petites phrases qui rendent le banal émouvant, la ballade de l'Afrique au Chinatown parisien en passant par Los Alamos et le Mexique est rapide et touchante.
Petite réussite dans la mesure où les théories scientifiques sont inscrites en permanence en bas de l'écran mais ne perturbent pas la lecture. Articulé en chapitres courts, le roman dégage un parfum de Petit xxie (Hergé est même cité deux fois), mais adulte et conscient du monde plutôt que didactique ou colonialiste. Parfois flotte entre les lignes un léger parfum d'autoparodie qui n'a rien de déplaisant, et l'on sort de là avec cette impression dérangeante que laissent les productions de Canal : ne plus savoir — comme le mille-pattes — sur quel pied danser. Avec en tête l'éternelle question : par quoi le changement doit-il commencer, l'Homme ou le monde ?
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