Automne 98, Lire en fête et l'Invitation au musée lançaient un concours de nouvelles invitant « les auteurs de demain à transformer le musée en espace de l'imaginaire ». Cent quatre-vingt-onze auteurs de dix-huit à trente ans ont répondu.⁽¹⁾ Après une pré-sélection de trente textes, un jury présidé par Philippe Curval (et comprenant pour ce qui nous concerne : Jean-Pierre Andrevon, Jean-Marc Ligny, Pierre Pelot et Stefan Wul) a sélectionné quinze textes.

Bien sûr, on ne sait rien des cent soixante-seize textes recalés, et l'on aimerait savoir si le jury a eu du mal à trancher car les quinze textes donnés à lire ont au moins des qualités littéraires indéniables, et sur ce point il est difficile d'en retrancher un ou d'en privilégier un autre. Restent les thèmes et les idées… et là l'amateur exigeant devra constater que ces textes sont tous intéressants, même si aucun d'eux n'est le chef-d'œuvre impérissable qu'il attendait. Pour ma part, j'avoue un faible pour : "la Canne à ébullition de turquoises (Balzac méchant)" (Frédéric Ciriez), "Fin de siècle" (David Chaumin) et "la Corne" (Laurent Dols). Non, je ne suis pas misogyne, mais les textes (quatre sur quinze) de jeunes femmes (excepté "Caire free" de Laura Pargade-Klitzke) m'ont moins passionné.

L'ensemble de ces nouvelles va certainement concourir pour le prix Rosny aîné ; il serait intéressant de savoir comment les petits nouveaux — auxquels on souhaite carrière — seront accueillis par les lecteurs…

P.S. : On notera qu'avec cette antho la collection "Présence du futur" change de présentation. Petite révolution discrète et assez réussie.