Stanilas-André Steeman, auteur belge de Polar, avait donné le Dernier des six ; Agatha Christie avait pondu les Dix petits nègres. Andrevon ajoute un postiche aux aventures de Mark Sidzik et rejoint le gang avec une idée de SF. La musique adoucit les meurtres : on peut stimuler un comportement meurtrier par le biais des sons. Le groupe de chercheurs de nationalités, de santés et de comportements différents à l'origine de cette découverte est menacé dans ses recherches et lentement liquidé de façon spectaculaire par un groupe sectaire. Sidzik, se faisant passer pour l'un d'eux dont la mort n'a pas été annoncée, suit la piste jusqu'à un lieu protégé du Texas pour découvrir qui est responsable de tout cela, et surtout quelle est la trouvaille du groupe. Sidzik-Poirot est un peu en panne de cellules grises mais tout se terminera convenablement… Ceux qui connaissent les polars sus cités comprendront la fin sans plus d'explication.

Andrevon, qui donne l'impression de ne pas aimer ce qu'il écrit dans ce Quark noir, en fait des tonnes comme un comédien qui jouerait son rôle contraint et forcé. Ce n'est pas un exercice de style, c'est un pensum et parfois le lecteur se surprend à attendre un rebondissement que vient retarder une considération inutile ou simplement plaquée sur un personnage stéréotypé.

Bien sûr, la maîtrise de l'écriture dont fait preuve Andrevon n'est plus à remettre en cause, mais on l'a connu plus inspiré, plus fouilleur de conscience, plus mordant. Et il disposait d'un sujet qui, avec un traitement moins lourd, mieux dosé, aurait donné un texte passionnant à défaut d'être passionné.

Ne prenez pas ce livre en même temps qu'un train : vous risqueriez de vous endormir.