Jean-Pierre Hubert : les Cendres de Ligna
roman de Science-Fiction pour la jeunesse, 2000
- par ailleurs :
Imaginez une planète où les colons vivent sur deux points séparés par un désert, où les indigènes ressemblent à ces Indiens “de la jeunesse de vos parents” — celle de l'auteur aussi —, où les arbres sont vivants et les plantes en harmonie avec eux… Et bien sûr, un conflit double. D'une part, l'opposition entre les garçons et les filles, et, d'autre part, les rapports conflictuels entre technique et nature. Mis à part sa défense d'un système naturel, ce qui frappe dans ce livre, c'est son côté plus adulte que juvénile. Bien sûr, les personnages principaux sont des adolescents, mais Hubert ne leur épargne rien et surtout pas la sauvagerie de la nature qui se met en colère et tue comme ils ont tué. En fait, la nature reprend ses droits — et laisse plus de douloureuses cicatrices que de bons souvenirs, comme cela pourrait se produire, comme cela se produit dans la réalité.
Hubert signe là un retour en forme, une œuvre plus réussie que ses deux dernières productions (Je suis la Mort & le Bleu des mondes). Sans doute parce qu'il n'a pas sacrifié ses propres exigences à des contraintes éditoriales et qu'il a — contrairement à d'autres — des choses à dire. Comme en témoigne la petite postface dans laquelle il parle de ce que son ginkgo lui inspire (un respect), et où il indique qu'il s'est servi pour décrire les plantes de Ligna des plantes et des insectes que nous avons sur Terre. Histoire de renforcer le contenu de son livre. Laissant au lecteur le soin de son comportement face à cette nature qui nous environne. Il serait dommage de ne pas écouter sa voix — au moins pour son originalité.
P.S. : On notera l'excellente initiative de Marc Bailly pour les éditions Naturellement : la réédition du premier roman de Hubert, Planète à trois temps.
Commentaires
Les commentaires sont publiés après validation par Quarante-Deux.