Jack Vance : Escales dans les étoiles
(Ports of call, 1998)
roman de Science-Fiction
- par ailleurs :
Le jeune Myron Tany, confié par ses parents à sa grand-tante, la vieille Dame Hester Lajoie, n'a qu'un seul désir : voyager dans les étoiles. Il sera exaucé car Dame Lajoie veut retrouver une planète qui possède le moyen miracle d'empêcher les gens de vieillir… À moins qu'il n'y ait une suite(1) — ce qui n'aurait rien d'étonnant connaissant l'auteur —, on perd vite la trace de Dame Lajoie au profit des tribulations de Myron, auquel elle préfère un gigolo, en compagnie des membres hétéroclites de l'équipage d'un vaisseau de transport. Et bien sûr, Vance en profite pour nous détailler son catalogue des planètes et autres curiosités de l'univers.
Le lecteur européen y trouve son compte d'exotisme et son plaisir mais je ne sais s'il a, comme moi, l'impression que ces planètes, avec leurs particularismes étroits, ressemblent étrangement à des caricatures — à peine grossies — de certaines villes ou États étatsuniens. On peut avoir le sentiment de lire un Guide du routard pour l'Amérique du Nord. Un guide qui traiterait des villes à éviter en mettant en avant leurs défauts, leur absence d'hospitalité, leur intolérance…
Il me semble aussi qu'il en va de même pour les personnages. Comme si Vance se plaisait à transposer tous les homeless, tous les paumés en héros de SF. Ainsi, ce qui fait son charme (l'exotisme et l'invention) pourrait se réduire à un remarquable sens de l'observation soutenu par un regard critique. En ce sens, et même s'il est né à San Francisco, je prêterais à Vance un peu du sang irlandais chargé à l'ADN du bon docteur Jonathan Swift. On notera ainsi que l'ironie est un bon moyen de se garder de la sénilité, puisque ce roman a été écrit par un homme de soixante-douze ans, manifestement en pleine possession de ses moyens.
- Lurulu en 2004. — Note de Quarante-Deux.↑
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