Keep Watching the Skies! nº 47, août 2003
Diana Wynne Jones : le Château de Hurle
(Howl's moving castle)
roman de Fantasy ~ chroniqué par Noé Gaillard
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Au royaume d'Ingary où vit Sophie, c'est une calamité que de naître l'aînée sur trois enfants : cela vous condamne à l'échec. À la mort de leur père, on case les deux sœurs et Sophie travaille dans l'entreprise familiale, mais une méchante sorcière transforme la belle jeune femme qu'elle est en une petite vieille affreuse. Sophie part sur les routes et ne trouve refuge que dans le château errant du magicien Hurle qui jouit d'une très mauvaise réputation. Le roi voudrait qu'Hurle combatte la méchante sorcière. Mais Hurle est un séducteur qui ne parvient pas à se fixer. Sophie fera toutes les bêtises possibles avant de servir de mère à Hurle et d'ambassadrice de ce dernier auprès du roi et d'une autre sorcière. Mais Hurle et Sophie s'aiment et tout rentre dans l'ordre, malgré les pièges tendus par la méchante sorcière à Hurle pour qu'il l'aime, et jusque dans notre réalité. Et tout s'achève dans une apothéose de sentiments.
C'est le support du prochain dessin animé du Japonais Miyazaki — celui de Princesse Mononoke — et j'espère qu'il saura faire ce que ne parvient pas toujours à faire la traductrice : en conserver tout l'humour, issu du télescopage des réalités diverses qu'utilise le récit (monde bourgeois et/ou réaliste, monde de magie et monde contemporain) et de la richesse des personnages. L'humour naît aussi de l'impression de reconnaître des citations cachées (des parcelles, des bribes, des clins d'œil) et tirées de tout ce dont notre mémoire d'enfant se souvient. Je crois que l'auteur doit titiller les souvenirs d'un grand nombre de lecteurs sans que ce soit par les mêmes références communes.
Le fait est qu'il est difficile de s'extraire de la lecture de ce roman et qu'il pose la question de savoir à quel âge il est lisible… Je crois qu'il peut toucher les lecteurs de Tolkien et d'Harry Potter tout en réveillant le côté Peter Pan de certains parents. En tout cas, du côté des lectrices, c'est autant un support à la rêverie que du Barbara Cartland !