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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 47 la Terre gaste

Keep Watching the Skies! nº 47, août 2003

Michel Rio : la Terre gaste

court roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Après Merlin (1989), Morgane (1999) et Arthur (2001), chez le même éditeur, voici — et cela n'étonnera personne : la Terre gaste. Nous sommes, selon la “Mémoire”, un siècle après la disparition du dernier humain, à quelques centaines de mètres sous la surface de la terre qui n'est plus que déserte et dévastée. Et voilà Merlin de retour… Merlin que la machine-mémoire qui l'analyse trouve hyper-compétent pour dialoguer avec elle mais aussi aberration biologique. Nous voilà bien ! un Merlin extra-terrestre ! S'il n'est pas humain, qu'est-il ? et un Merlin Belle au Bois dormant, de réveil d'un sommeil long de onze siècles, capable de parler avec une machine qui peut raconter comment les hommes ont encore fait les fous. Merlin pose, pardon, le livre pose deux questions : si l'homme meurt, que devient le langage ? Et qu'est-ce que le temps ? Et se demande à la fin de l'histoire s'il va réactiver la machine ou non. Il va la remettre en marche, mais avant il va encore aller faire un petit tour.

Ce livre est classé par sa couverture, qui porte le mot en rouge, dans la catégorie “Roman”. Moi je veux bien mais à raison de soixante et une pages de dialogues (des pages de mille soixante signes — quand elles sont pleines), j'appellerai plutôt ça nouvelle, voire conte philosophique — l'humour voltairien en moins — ou pièce en un acte…

On ne peut pas dire que ce soit de la Science-Fiction ! Cela en a presque la couleur, mais c'est une pseudo-discussion pseudo-philosophique sur la destruction de l'humanité, et de son support, la Terre. Dans le fond, on peut se réjouir de ce que ce type d'œuvre ne soit pas affectée de l'étiquette S.-F. L'amateur du genre pourrait crier à l'escroquerie, et le non connaisseur trouver le genre radoteur et verbeux. C'est mieux écrit que du Truong, mais cela me semble relever d'un profond niveau de vacuité.

On laissera aux lecteurs courageux le soin de juger [1].

Notes

[1] Note de la Rédaction (qui n'a rien lu !) : on signalera qu'un lecteur courageux, Gérard Klein, a aimé le livre, et l'a dit sur sf-info : « À l'attention des amateurs de Science-Fiction littéraire, le roman, ou plutôt la nouvelle (soixante et une pages très aérées) de Michel Rio, la Terre gaste (le Seuil) : un homme probablement artificiel dans un avenir d'où l'humanité a disparu, dialogue avec un ordinateur, I.A., la Mémoire. Un avenir désolé dans le style andrevonien du "Monde enfin" avec en plus des réflexions philosophico-scientifiques comme les affectionne l'auteur. À mon avis, il n'y a guère que les amateurs de S.-F. qui pourront apprécier. Dommage que tant l'éditeur qu'un critique (dans le Monde) évite soigneusement toute référence au genre honni que Rio connaît certainement. La tentative est intéressante mais elle n'est pas tout à fait aboutie. À lire cependant. Si mes vagues souvenirs de breton sont fidèles, "gaste" signifie merde ou pute, quelque chose comme ça. Bref la TerreMerde. Rien à voir avec Ursula Le Guin… ». Citation retrouvée et insérée par Quarante-Deux.