Christopher Buckley : les Petits hommes verts
(Little green men, 1999)
roman de politique-fiction d'abord publié sous le titre de l'Étrange enlèvement de Mr Banion
Ce n'est pas de la SF. Pas tout à fait. De la politique-fiction à la rigueur. Avec une mise en boîte du tout-Washington, vu par un présentateur de talk show branché, référence politico-intellectuelle qui descend aux enfers puis revient sur le devant de la scène dans une version nettement plus populiste. Avec des coups de griffe variés, et relevant de la prospective façon Guignols de l'info comme lorsqu'est annoncée une annexion de la Jordanie « au motif qu'un érudit avait interprété une voyelle de l'un des manuscrits de la Mer morte comme signifiant que la Jordanie avait autrefois fait partie d'Israël »
. Avec la perturbation de la réélection d'un président pénible. Avec surtout une subversion carabinée du thème rebattu du complot-du-pouvoir-pour-cacher-au-bon-peuple-la-vérité-sur-les-extraterrestres : dans cette histoire, il y a bien un complot. Et depuis Roswell. Et directement lié à la Guerre froide. Et que l'on voit de l'intérieur, à travers un second personnage principal, à côté du présentateur, un fonctionnaire gouvernemental qui est un des soutiers dudit complot. Sauf que ce dernier (le complot) n'est pas ce que vous croyez. Est même l'inverse. C’est-à-dire la même chose. Mais en plus drôle. En plus apte à titiller les méninges. Autant dire que cela devrait plaire aux amateurs de SF. Et aux autres. Même si c'est passé quelque peu inaperçu, ce qui est très dommage.
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