KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Scott Westerfeld : A-Apocalypse : bande-son pour fin du monde

(the Last days, 2006)

roman de Science-Fiction et de Fantasy pour la jeunesse

chronique par Noé Gaillard, 2010

par ailleurs :

L'histoire commence par la récupération par Moz et Pearl d'une Fender Stratocaster (une guitare mythique) qu'une femme en train de devenir folle vient de jeter par la fenêtre. Pearl est une très bonne musicienne qui faisait partie d'un groupe dont la chanteuse, Minerva, est devenue folle. Moz et son copain Zahler sont deux guitaristes qui jouent pour le plaisir. Ils s'adjoignent une batteuse, Alana Ray (un peu autiste), et constituent un groupe. Pearl est fille de riche, Moz et Zahler un peu pauvres (Zahler promène des chiens pour se faire de l'argent), Minerva, malade, est soignée chez elle par une servante noire, Alana Ray gagne sa vie avec ses concerts de rue. Le monde où ils évoluent est un New York qui s'effondre sous le poids des ordures et la menace des rats de plus en plus envahissants. Dans le métro rode aussi un immense ver géant qui transforme les gens en vampires. Minerva l'est un peu et contamine Moz. Heureusement, des “Anges” veillent et luttent contre le ver. Minerva est aussi parolière et les chansons du groupe sont de son cru. En fait, elle se contente de reprendre ce que lui dicte le sol de sa cave. Un des Anges découvrira qu'il s'agit du texte des chants des morts. Le premier concert du groupe attire le ver, qui dévore un bon paquet de spectateurs. Grâce aux Anges (service de santé) qui organisent une vaste tournée du groupe pour piéger et détruire les vers, la vie reprend ses droits.

Tout cela se déroule sur trente chapitres dont les noms correspondent à des groupes musicaux (comme les noms sont traduits, the Cure devenant le Remède, on ne s'en rend compte qu'en fin de volume) et est présenté sous les points de vue différents des divers personnages du groupe. Chacun des personnages est intéressant et riche de ses particularismes et le lecteur peut se choisir celui qui lui convient le mieux. Pour ma part, j'ai un petit faible pour Alana Ray — la plus riche ? —, qui voit la musique et les échos qu'elle fait naître ; elle me semble la plus indépendante. Et tous ne parlent vraiment d'eux que dans leurs rapports aux autres, leur socialisation ; en ce sens, le livre est un petit bijou pour les ados auxquels il s'adresse. (J'ai vainement cherché dans ce volume les références des autres titres de l'auteur — pour adultes comme pour ados —, que je m'empresse de recommander).

Une production pour ados qui ne peut que satisfaire un adulte exigeant et qui sait l'importance, l'influence d'un bon livre à cette époque charnière de l'individu. Un livre qui ne peut que satisfaire un ado exigeant et l'ouvrir aux autres.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 65-66, juillet 2010

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