Justin Cronin : le Passage
(the Passage, 2010)
roman de Science-Fiction d'horreur
- par ailleurs :
Malgré leur carte du FBI, les agents Brad Wolgast et Phil Doyle ne pourchassent pas les criminels pour les enfermer. Ils cherchent, à travers tout le pays, les cobayes idéals pour un projet top secret qui doit permettre de concevoir des Humains génétiquement améliorés grâce à un mystérieux virus découvert en Amérique du Sud. Douze condamnés à mort deviennent ainsi les premiers surhommes du projet Noah, mais ils s'avèrent rapidement être trop dangereux pour le reste de l'Humanité. Wolgast et Doyle doivent donc ramener un sujet plus jeune aux chercheurs du projet Noah : un enfant, un orphelin de préférence, et ce sera la petite Amy Harper Bellafonte.
Paradoxalement, en faisant le choix de conserver l'ordre chronologique de sa longue histoire, Justin Cronin fait perdre une bonne dose d'intérêt à son récit. Il conte ainsi tout d'abord l'enlèvement d'une petite fille par deux étranges agents du FBI dans le cadre du projet Noah. Puis, après plus de trois cents pages de cette première aventure, il nous projette soudainement dans un futur apocalyptique où ne survivent que quelques poignées d'Humains, à la merci de prédateurs redoutables, les Viruls. Les deux parties de ce roman, qui comporte presque un millier de pages et qui n'est d'ailleurs que le premier volet d'une trilogie, sont bien évidemment intimement liées, mais il faut savoir être patient pour en découvrir toutes les subtilités.
La lecture du Passage de Justin Cronin peut également provoquer une dérangeante et entêtante impression de déjà-vu. En effet, comme dans le roman Je suis une légende de Richard Matheson, les créatures qui précipitent la fin du monde sont des vampires non-traditionnels. Quant au virus qui transforme les Douze et leurs séides en prédateurs assoiffés de sang, il apparaît qu'il permet également de fabriquer de véritables surhommes, un peu comme le héros de la bande dessinée Blade créée par Marv Wolfman et Gene Colan. Et ce 2e Corps expéditionnaire de l'Armée de la République du Texas qui traque les Viruls n'est pas sans rappeler les Irréguliers du Kentucky qui pourchassent les dragons dans le film le Règne du feu. On pourrait multiplier presque à l'infini ce jeu de références et d'influences diverses plus ou moins visibles.
Pourtant, malgré tout cela, Justin Cronin parvient à conserver une réelle unité à son récit empêchant définitivement ce livre, malgré son poids, de tomber des mains de ses lecteurs, parmi lesquels on compte un certain Stephen King, à en croire la quatrième de couverture.
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