KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Nick Sagan : Idlewild

(Idlewild, 2003)

roman de Science-Fiction

chronique par Noé Gaillard, 2012

par ailleurs :

Quand un premier roman est réussi, les hommages aux auteurs qui ont influé sur le jeune écrivain sont noyés, diffus, dans une histoire qui emporte le lecteur, et ce dernier ne perçoit les clins d'œil et les références — sauf quand ils/elles sont manifestes — que s'il connaît les auteurs en question. Cela peut parfois donner l'impression à certains de lire une œuvre élitiste, et à d'autres le sentiment de passer à côté de passages intéressants.

Idlewild est une petite ville du Michigan(1) où est né et a vécu le héros de l'histoire… Un héros qui a choisi de s'appeler Hal(2) (diminutif de Halloween), dont le nom de famille est Hall et qui, le héros, cherche à comprendre les problèmes qui se posent entre la réalité et la réalité virtuelle où il vit. Il croit, sent, découvre qu'on veut le tuer comme son ami Lazare. Il finira par trouver la clé et les solutions mais ce sera pour se heurter à une autre virtualité… Une remarquable mise en abîme sur trois niveaux de récits représentés par trois typographies. L'une en italiques traite des problèmes de santé de Southern Gentleman, de Blue et l'entreprise Gedaechtnis, l'autre en majuscules grasses retrace des échanges informatiques, et la dernière en caractères “normaux” raconte les déboires de Hal et de ses huit compagnons.

L'ensemble est assez fin car Sagan imagine/utilise un personnage cultivé, passionné de H.P. Lovecraft et qui s'est imaginé des jouets virtuels comme Doom le vampire. Hal sait se servir des données que peut lui offrir un moteur de recherche. Il me semble que Sagan se permet de faire de l'humour au second degré (la référence à la référence dans la référence pas vraiment facile à localiser pour l'exemple mais que votre regard acéré ne saurait manquer) et tout en traitant indirectement de la survie de l'Humanité, il nous impose une vision de notre monde par le biais de ce à quoi le héros se confronte.

Un démarrage un peu lent peut-être mais lorsque vous êtes sur les rails, vous allez jusqu'au bout sans le moindre arrêt.

Un auteur à suivre.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 70, février 2012


  1. Je n'ai pas vérifié ; interrogez donc votre moteur favori.
  2. J'entends d'ici les lecteurs d'Arthur C. Clarke et les fans de Stanley Kubrick manifester. Ils peuvent aller directement à la page 172 de la première édition ; ils y trouveront de quoi se satisfaire…

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