Christian Hochet : Présences d'esprits, nº 73, automne 2012, spécial Theodore Sturgeon
zine des mondes de l'imaginaire
Attiré par la couverture et le dossier, j'ai passé commande et j'ai été livré rapidement… Première surprise rigolote : la couverture a été collée à l'envers ; j'espère que cela ne concerne qu'un nombre restreint de numéros. Cela me rappelle l'anecdote à propos de l'individu qui avait permis d'augmenter les ventes de boîtes d'allumettes en recommandant de coller sous la boîte l'image qui en montrait le dessus — faites l'expérience ! Deuxième surprise, moins rigolote pour moi, ce que j'avais pris pour un dessin : cette tête main aux deux oreilles bleues sur fond bleu, s'est avéré un montage photo réalisé par ordinateur. Surprise ! à l'autre bout de la tête une main… mais de l'autre côté du zine… Pour obtenir la pleine vision de l'illustration, ouvrir le zine. Je suis sans doute un peu vieux pour mon temps mais il me semble que l'aspect “hyperréaliste” de cette illustration lui fait perdre un peu de son impact, comme si la facilité de la réalisation lui ôtait un peu d'esprit.
Troisième surprise, le dossier. Je suis un vieux fan de Sturgeon et, comme tout lecteur, je crois, j'attends de ce type de dossier (amateur, passionné, sans volonté éditoriale) qu'il m'apporte une vision particulière, personnelle, originale sur l'auteur. Ici, nous avons plutôt un recensement des idées données par les auteurs français qui se sont penchés sur l'œuvre et la vie de Sturgeon. Une synthèse utile pour ceux et celles qui ne connaissent pas ou ne collectionnent pas les livres et les revues. Hélas, une étrange approximation historique qui situe l'attaque de Pearl Harbor par l'aviation japonaise en 1942 et une définition de l'âge d'or de la SF un peu approximative pour mon goût (« Les années 50 furent longtemps considérées comme l'âge d'or de la Science-Fiction parce qu'elle était alors une littérature politique et de réflexion sur les conséquences de la science et de la technologie »
)(1) s'ajoutent au fait que le dossier ressasse un peu deux ou trois idées (Sturgeon ne produit beaucoup que dans ses périodes de bonheur, une bonne part d'autobiographie est diluée dans son œuvre). Heureusement, en me laissant vaguement insatisfait ce dossier m'a remis en mémoire le film Freaks de Tod Browning et m'a fait me demander si un rapprochement entre Sturgeon et Francis Berthelot était possible…(2). Le reste du numéro ? D'un intérêt moyen ! Mais une mention spéciale pour la note fort intéressante à propos de Harry Harrison à la rubrique Ansible,(3) un auteur à mon sens injustement méconnu.
Petite déception donc. Pourquoi ? Parce que malgré les merveilles que peut réaliser la technique, le fond reste avec la noblesse de l'amateurisme, sans doute pour continuer à se faire plaisir.
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