Julie Boch : Approches de la pensée des Lumières
articles, 2012
- par ailleurs :
Julie Boch est morte dans un accident d'automobile à l'été 2011, sur une route de Sibérie. Dans le présent volume, en hommage, ses collègues universitaires rémois ont rassemblé vingt-sept de ses articles épars. Elle était spécialiste du siècle des Lumières, et passionnée de voyages – même si ces quelques mots sont bien évidemment très impuissants à la résumer. Je ne peux qu'inviter ceux qui penseraient que cela n'a pas de lien avec ce qui intéresse d'ordinaire KWS à parcourir ou reparcourir l'indispensable et pondéreuse Encyclopédie de l'Utopie, des Voyages extraordinaires et de la Science Fiction de Pierre Versins. Certes, le lien n'est pas systématique, et il faudrait sans doute des trésors de mauvaise foi pour l'établir à partir de la majorité de ces textes. Mais d'autres, en nombre non négligeable, abordent très directement les frontières du genre, par ses ancêtres et leur postérité. C'est en particulier le cas lorsqu'est traitée "la Question de l'allégorie dans la Querelle d'Homère (1714-1716)" sauf à exclure l'Odyssée de l'arbre généalogique des littératures de l'imaginaire. Et on se rapproche encore davantage de ce qui nous intéresse, surtout si l'on pense à l'imaginaire de la proto-Science-Fiction, avec "les Périodiques et la comète de 1680" ou "une Rhétorique de la superstition : la Comète de Fontenelle (1681)", puis avec "Catastrophe et utopie : le motif du naufrage dans les récits de voyages imaginaires du xviiie siècle". Et surtout avec deux articles consacrés à Tiphaigne de La Roche (1729-1774) que l'on supposera universellement connu tant Versins en parle, à son nom et dans l'article ils sont parmi nous, et cinq au comte de Caylus (1692-1765) certes absent de la même somme mais grand producteur de contes à côté de travaux sur l'Antiquité, et qu'il convient de ce fait de placer parmi les ancêtres de la Fantasy — certes plus que des conjectures romanesques rationnelles… Voilà qui pourra inspirer quelques lecteurs, sait-on jamais… L'intérêt de signaler, au nom de la “complétude”, des articles que l'amateur n'irait peut-être pas chercher se mêle ici avec les devoirs de l'amitié, et du souvenir.
Commentaires
Les commentaires sont publiés après validation par Quarante-Deux.