KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Tanya Huff : Enchantment emporium

(the Enchantment emporium, 2009)

roman de Fantasy

chronique par Isabelle Arnaud, 2014

par ailleurs :

« Vivre au sein du clan Gale, c'est comme entrer en sacerdoce : il y aura toujours un membre de la famille pour savoir où vous vous trouvez, une tante pour vous dire quoi faire, qui fréquenter, quel charme utiliser… Lorsqu'on a vingt-quatre ans, un certain pouvoir, mais plus de boulot, revenir au foyer familial n'est pas une partie de plaisir, croyez-moi ! Le jour où ma grand-mère m'a proposé de reprendre sa boutique à Calgary, j'ai sauté sur l'occasion. Je ne me doutais pas alors que la clientèle serait pour le moins… spéciale ! »

Voici le premier volume de la série des Enchantment emporium de Tanya Huff. Il s'agit d'un livre de Fantasy urbaine, genre littéraire qui fleurit dans nos librairies depuis ces dix dernières années mais dont l'auteur a été l'un des premiers pionniers dans les années 90 alors que le genre ne s'appelait que roman fantastique. Et on voit très rapidement qu'il ne s'agit pas d'un simple livre de Bit lit, sous-genre de la Fantasy urbaine que la maison d'édition Milady a aidé à se répandre en France. En effet, s'il y a une histoire d'amour dans ce roman, vous ne trouverez aucune description graphique des ébats de l'héroïne. Et cela est franchement rafraîchissant par rapport à la multitude de livres de Fantasy urbaine récents que l'on trouve dans nos rayons de librairie. Le style de l'auteur est bien reconnaissable avec une héroïne ayant un caractère bien trempé, des rebondissements, de l'action et un humour subtil. L'auteur nous entraîne dans cet univers constitué d'une magie étrange et de mondes parallèles. Elle nous donne les clés de compréhension qu'elle diffuse dans l'ensemble du livre en laissant au lecteur le choix de tout assembler à sa guise.

Le début du livre fait intervenir une foule de personnages, car dans la famille Gale on est nombreux ou plutôt nombreuses, le sex ratio étant de un garçon pour trois ou quatre filles. Mais dès que l'héroïne part pour Calgary, cette dernière va se retrouver beaucoup plus seule et l'histoire va vraiment prendre son envol. Entre la boutique à tenir (et ce n'est évidemment pas une simple boutique), sa grand-mère à retrouver (morte ou vive), des dragons (pas contents), un méchant sorcier (qui voudrait bien dominer la Terre comme tout bon méchant qui se respecte), la fin du monde (ou pas) et potentiellement l'amour de sa vie (je n'en dirais pas plus), Alysha ne s'ennuie pas et le lecteur non plus. Il faut aussi donner une mention spéciale au miroir magique de la boutique de brocante Enchantment emporium qui est un élément comique de l'histoire et un vrai personnage secondaire à part entière. Il faudrait d'ailleurs être de mauvaise foi pour ne pas en vouloir un comme ça chez soi.

Au final, ce livre se laisse bien lire, il est plaisant, bien écrit, quoique certains passages soient un peu confus, avec des dialogues vivants. L'auteur a écrit une suite en se basant sur la cousine de l'héroïne, qui n'est dans ce volume qu'un personnage secondaire.

Isabelle Arnaud → Keep Watching the Skies!, nº 73, février 2014

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