Maxime Chattam : Léviatemps
roman fantastique, 2010
- par ailleurs :
Jeune romancier à succès, Guy de Timée a abandonné son épouse et sa vie dorée lorsqu'il s'est rendu compte qu'il ne pourrait jamais rivaliser avec Conan Doyle. Réfugié dans une maison close où il joue les hommes à tout faire, il n'a pas renoncé à l'espoir d'écrire le roman policier de ses rêves, même s'il se contente d'un quotidien des plus banal. Quand l'une des pensionnaires du Boudoir de Soi est retrouvée morte dans des circonstances aussi mystérieuses qu'effrayantes sans que la police semble s'y intéresser, Guy décide de mener sa propre enquête. Il sera épaulé dans cette aventure par la charmante Faustine, amie de la défunte, et par Martial Perroti, inspecteur débutant, qui était follement amoureux de la disparue.
Auteur de thrillers contemporains, ayant cependant plus d'une fois hanté les terres de la Science-Fiction, Maxime Chattam entraîne ses fidèles lecteurs dans de nouvelles contrées. En effet, le récit de son Léviatemps se situe à la fin du xixe siècle, alors que se déroulent les derniers préparatifs de l'Exposition Universelle de Paris. À l'évidence, le romancier prend plaisir à décrire ce monde aujourd'hui révolu et tout particulièrement, mais sans voyeurisme aucun, les coulisses de cette maison close où son héros a trouvé refuge. C'est même l'un des plus gros reproches que l'on puisse faire à ce roman, car il faut attendre plus de deux cents pages avant que l'action ne démarre vraiment. Fort heureusement, les personnages de Guy, Faustine et Perroti, sont suffisamment intéressants pour que ce livre ne tombe pas des mains du lecteur perdu dans les méandres du vieux Paris.
Quant à essayer de cataloguer ce récit, c'est pratiquement mission impossible. Il ressemble tout d'abord à un véritable roman historique, avant de virer au mystérieux tendance ésotérique, obliquant ensuite vers l'investigation amateur, pour se conclure dans le plus horrifique des fantastiques.
Loin d'être le plus percutant des écrits de Maxime Chattam, Léviatemps est avant tout un livre qui vaut par ses ambiances doucement surannées. À cela s'ajoute la description d'un monde qui, sous le vernis d'un modernisme symbolisé par l'Exposition Universelle, reste d'une rare violence. Au surplus, le portrait du personnage principal, Guy de Timée, est particulièrement réussi. C'est donc avec le plus grand intérêt que l'on suit le parcours quasiment initiatique de ce bourgeois. Car, s'il a fait preuve d'une réelle lâcheté en abandonnant sa femme et ses ambitions littéraires, il finit par se révéler d'un fol héroïsme face au terrifiant tueur qui hante la capitale.
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